Publié le 11 juin 2024 par Elodie Santos
Ane qui pratique éco-pâturage

Dans la course à la préservation de notre environnement en milieu urbain, les municipalités se tournent de plus en plus vers une solution à la fois simple et ingénieuse : l'éco-pâturage. Ce concept, qui consiste à faire paître des troupeaux d'animaux herbivores dans les espaces verts urbains, offre une alternative écologique et économique à l'entretien traditionnel des pelouses. On vous en dit plus. 🐑

L’éco-pâturage, c’est quoi ?

L'idée est simple : au lieu de recourir aux méthodes traditionnelles d'entretien des espaces verts, souvent coûteuses en énergie et en ressources, l'éco-pâturage consiste à introduire des troupeaux d'animaux herbivores, tels que des moutons, des chèvres ou des ânes, pour brouter l'herbe et entretenir la végétation de manière naturelle.

Cette approche réduit non seulement la dépendance aux machines et aux produits chimiques, mais elle favorise également la régénération de la biodiversité locale en recréant des habitats naturels pour une variété d'espèces végétales et animales.

Les (nombreux) avantages de l’éco-pâturage

L'éco-pâturage cumule de nombreux avantages à la fois écologiques, sociaux et économiques. En voici quelques-uns :

  • Réduire la production de déchets verts : Grâce à l'action naturelle des animaux herbivores, il n'y a pas de déchets verts à gérer sur place ou à exporter.
  • Limiter les nuisances sonores : Contrairement aux machines mécaniques comme les tondeuses, les animaux ne perturbent pas la tranquillité des lieux.
  • Améliorer le bilan carbone : Les émissions de méthane des animaux sont considérées comme inférieures à celles produites par la végétation abandonnée sur place ou par le compostage. De plus, il n'y a pas d'émissions de CO2 fossile générées par les machines.
  • Favoriser la biodiversité : L'éco-pâturage favorise le développement d'une strate herbacée plus diversifiée, attirant ainsi une plus grande variété d'insectes butineurs et contribuant à la préservation de la biodiversité locale.
  • Contrôler les plantes exotiques envahissantes : En introduisant des herbivores qui se nourrissent de certaines plantes exotiques, l'éco-pâturage peut contribuer à la lutte contre les espèces envahissantes.
  • Réduire des coûts : L'éco-pâturage permet de réaliser des économies en évitant l'achat et l'entretien de matériel coûteux. Bien qu'un investissement initial puisse être nécessaire pour la construction d'abris et de clôtures, les coûts à long terme sont nettement réduits.
  • Soutenir l'agriculture locale urbaine : En favorisant l'élevage d'espèces rustiques et la production agricole locale, l'éco-pâturage peut contribuer à soutenir les initiatives d'agriculture urbaine et à renforcer les liens entre la ville et la campagne.

Zoom sur ces communes françaises qui ont adopté l'éco-pâturage

De nombreuses municipalités ont déjà opté pour l'éco-pâturage dans le cadre de l'entretien de leurs espaces verts :

Dans le Cher, des villes telles que Bourges, Saint-Amand-Montrond et Vierzon ont troqué leurs tondeuses contre des moutons et des brebis pour entretenir leurs espaces verts. Et ce n'est pas tout, la pratique s'étend également en Alsace.

Par exemple, la commune de Flaxlanden a introduit trois moutons pour entretenir le terrain enherbé derrière le presbytère. À Mulhouse et Strasbourg, l'éco-pâturage est utilisé de manière ponctuelle et parfois continue pour maintenir les espaces verts.

Au sud de la France, la commune de Draguignan, dans le Var, réussit à gérer près de 20 hectares en éco-pâturage. Moins de bruit, moins de pesticides, un entretien plus respectueux de l'environnement, les avantages sont nombreux et les résultats sont là !


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