L'Office Française de la Biodiversité (OFB) définit la biodiversité de la manière suivante : “la biodiversité désigne l’ensemble des êtres vivants ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent. Ce terme comprend également les interactions des espèces entre elles et avec leurs milieux.” L’existence de la biodiversité est aussi ancienne que l’existence de la planète Terre. Malgré l’ancienneté de la biodiversité, le concept en lui-même n'a été reconnu, en France, que dans les années 1980. En 1992, c’est la première fois, que les institutions et les scientifiques reconnaissent “l’importance de la conservation de la biodiversité pour l’ensemble de l’humanité”, dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique, signée lors du sommet de la Terre de Rio de Janeiro.
Mais alors pourquoi faut-il préserver la biodiversité ?
Préserver la biodiversité, ce n’est pas seulement sauver les abeilles ou les forêts tropicales : c’est protéger les fondements mêmes de la vie sur Terre, y compris la nôtre. Chaque espèce, aussi petite soit-elle, joue un rôle dans le bon fonctionnement des écosystèmes. Plantes, animaux, champignons, bactéries, sont interconnectés. La biodiversité rend possible de nombreux “services écosystémiques” dont dépend notre quotidien :
- L’alimentation : les pollinisateurs, comme les abeilles ou les papillons, sont essentiels pour plus de 75 % des cultures vivrières mondiales (source : FAO).
- La qualité de l’air et de l’eau : les zones humides filtrent naturellement l’eau, les forêts absorbent le CO₂ et produisent de l’oxygène.
- La santé : la biodiversité est une ressource essentielle pour la médecine, plus de 70 % des traitements contre le cancer sont issus de la nature (source : WWF).
- La résilience climatique : des écosystèmes diversifiés sont plus résistants aux chocs (canicules, inondations, sécheresses), ce qui est crucial dans un contexte de dérèglement climatique.
Enfin, préserver la biodiversité, c’est aussi une question d’éthique et de responsabilité. Nous partageons la planète avec des millions d’autres formes de vie. Protéger la biodiversité c’est aussi penser à demain et aux générations futures.
Actions individuelles pour préserver la biodiversité
Protéger la biodiversité est avant tout un acte individuel. Tout le monde est en mesure de protéger la biodiversité à sa manière. Il y a plusieurs possibilités qui peuvent convenir aux différents modes de vies humaines. Ce qu’il faut comprendre c’est que tous les êtres vivants peuvent et surtout doivent agir dans la protection de la biodiversité.
Réduire ses déchets et mieux consommer
On parle peu de la réduction des déchets, pourtant c’est très facile de s’y accommoder. Par exemple, se rendre au marché le plus près de chez soi est un premier pas. Si vous emmenez votre tote bag ou votre cadis, vous n’aurez même pas besoin de demander de sac plastiques au maraîchers. Aller au marché pour ses fruits et légumes, c’est vraiment éviter de manger des denrées emballées, modifiées et venues du monde entier. De toute évidence, pour réduire les déchets, il faut éviter les produits industriels, et plutôt choisir des produits en vrac. C’est bénéfique puisque vous pouvez choisir la quantité que vous voulez tout en réduisant votre empreinte carbone. Le meilleur conseil est de choisir des produits locaux (donc venus de France ou des agriculteurs près de chez vous lorsque vous allez au marché ou à la ferme). Enfin, si vos moyens vous le permettent : optez pour des produits bio sourcés.
🗑️ Bon à savoir : AREMACS est une association Association pour le Respect de l’Environnement lors de Manifestations culturelles et sportives, qui travaille aussi à la sensibilisation pour la gestion des déchets. Nous vous recommandons d’aller consulter leur page.
Jardiner de manière écologique
De toute évidence, quelqu'un qui habite à la campagne est plus apte à créer son petit potager et cultiver ses propres fruits et légumes, plutôt que quelqu'un qui vit dans une plus grande ville. Même s’il faut souligner le fait que de plus en plus d'espaces verts et jardins partagés émergent dans les métropoles, notamment à Paris. On peut en trouver dans les tiers lieux comme La Recyclerie, Césure, La Ferme du Bonheur à Nanterre et bien d’autres.
Pour jardiner de manière écologique, il y a quelques astuces à suivre. Par exemple, pour arroser ses plantations, il est tout à fait possible d’utiliser l’eau de la pluie. Pour ce faire, il faut la récupérer, si l’espace le permet, dans un conteneur imperméable. De cette manière, vous aurez toujours une réserve d’eau pour faire pousser vos plantes. Ensuite, plutôt que d’utiliser des engrais potentiellement nocifs pour la nature et la santé, choisissez d’utiliser votre propre compost. Quant à vous outils de jardinage, essayez de ne pas les acheter neufs, vous pouvez en trouver en très bon état sur des sites de seconde main ou même au plus près de vous, dans votre famille ou chez votre voisin.
Économiser l'eau et l'énergie
Que l’on habite à la campagne ou en ville, il y a des gestes simples à adopter au quotidien pour protéger la biodiversité. Économiser l’eau et l'énergie de manière générale est central pour agir.
Faire des économies d’eau
D’abord, il y a les économies d’eau qui sont vitales. Selon l’ADEME, une personne consomme en moyenne 148 litres d’eau par jour, dont 39 % qui sont consacrés à l’hygiène, soit environ 57 litres quotidiennement. En France, la durée moyenne d’une douche est de 5 à 10 minutes, ce qui représente, selon l’ADEME, 100 à 120 litres d’eau par douche. Cela est sans compter que la production d’eau chaude nécessite de l'énergie.
Il y a bien heureusement des astuces simples pour réduire cette consommation. Premièrement, vous pouvez tout simplement réduire le temps de votre douche. L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a d’ailleurs révélé que plusieurs douches par semaine suffiraient et que prendre sa douche quotidiennement pourrait affecter la santé de la peau. Bien sûr, cela n’est pas une incitation à ne plus se laver. Chacun a un mode de vie différent, et tout le monde ne peut s’adapter à ces préconisations. Il est aussi ingénieux de couper l'eau lorsque vous vous lavez, utilisez la juste pour le mouillage et le rinçage. Enfin, investir dans un pommeau de douche écologique et économique est une bonne option, puisqu’ils réduisent le débit de l’eau. Vous pouvez en trouver sur le marché pour tous les budgets.
Faire des économies d’énergie
Réduire votre consommation énergétique, c’est agir pour la planète mais aussi pour vous en effectuant des économies notables. Voici quelques gestes simples à adopter au quotidien :
- Débrancher les appareils en veille (TV, box, micro-ondes…). En adoptant ce geste, jusqu’à 10 % d’électricité peuventt etre économisés par an.
- Remplacer ses ampoules par des LED car elles consomment jusqu’à 80 % d’énergie en moins et durent plus longtemps.
- Chauffer à 19 °C au lieu de 21 °C : cela permet 7 % d’économie par degré en moins.
- Laver à 30 °C au lieu de 90 °C. Il faut savoir qu’un lavage à basse température consomme jusqu’à 3 fois moins d’énergie.
- Cuisiner de manière économe en couvrant les casseroles, en utilisant la chaleur résiduelle des plaques, ou en préférant une bouilloire pour chauffer votre eau.
- Choisir des appareils économes : privilégier les classes A, A+ ou A++ à l’achat pour limiter la consommation sur le long terme.
- Éteindre les lumières et les appareils lorsque vous quittez une pièce.
Si vous êtes intéressé, L’ADEME a mis à disposition un simulateur de consommation d'énergie pour que vous puissiez visualiser vos dépenses et envisager vos économies.
Initiatives collectives pour la conservation de la biodiversité
Au-delà des actions individuelles que chacun peut réaliser, il est également possible d’agir de manière collective. C’est d’ailleurs pour cette raison que de nombreuses associations continuent d’exister et que d’autres naissent grâce à des valeurs et des actions engagées en faveur de la préservation de la biodiversité.
En tant que citoyen, participer à des projets collectifs revient à s’impliquer dans des actions pour faire face à la réalité environnementale et s’approprier ses enjeux. C’est aussi aider à la collecte des données qui se révéleront utiles pour les scientifiques et les décideurs, tout en participant à la restauration des écosystèmes (parfois) dégradés, et de fait renforcer leur résilience face aux effets du changement climatique.
De plus, selon l’IPBES (équivalent du GIEC pour la biodiversité), les actions locales et auto-organisées, lorsqu’elles sont bien soutenues, sont parmi les plus efficaces pour enrayer l’érosion de la biodiversité.
Participer à des projets locaux de conservation
Pour agir dans la préservation de la biodiversité, le collectif est une force ! En France par exemple, Les Atlas de la biodiversité communale (ABC), mis en place par l’Office français de la biodiversité (OFB), sont des projets qui permettent aux communes de mieux connaître leur patrimoine naturel. Les citoyens peuvent être invités aux côtés d’associations, élus et entreprises, à participer à des inventaires naturalistes (observation des oiseaux, plantes, insectes, etc.) accompagnés de spécialistes de la nature, le tout dans le but “d'établir un plan d'actions pluriannuel pour préserver la biodiversité.”
Les chantiers nature participatifs
De nombreuses associations comme France Nature Environnement (FNE), LPO ou encore Humanité & Biodiversité organisent régulièrement des chantiers bénévoles. Avec des actions en faveur de la biodiversité qui peuvent inclure : la restauration de mares, la plantation de haies, la pose de nichoirs ou de gîtes à chauves-souris, le nettoyage de sites naturels pollués, etc.
🦚 Pour ne citer qu’un exemple, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) organise chaque année des Chantiers nature dans les réserves naturelles ou sur des zones humides sensibles avec le soutien de bénévoles.
S'engager dans des associations ou groupes environnementaux
Rejoindre une association environnementale, c’est s’impliquer dans une démarche collective qui est davantage structurée, à l’échelle locale comme nationale, pour protéger la biodiversité. Ces organisations agissent de plusieurs manières, par exemple, par la sensibilisation, le plaidoyer, la veille écologique et les actions de terrain. Pour s’engager, pas besoin d’être expert ni disponible à temps plein, chacun peut contribuer à sa manière. Voici comment :
- Faire du bénévolat ponctuel ou régulier,
- Adhérer ou soutenir financièrement une cause,
- Participer à des campagnes ou rejoindre une antenne locale.
Si vous êtes intéressés et que vous souhaitez trouver une asso près de chez vous, on vous recommande les sites suivants :
- HelloAsso, France Bénévolat, Tous Bénévoles,
- Les sites de la LPO, WWF, FNE, etc.,
- Les Maisons de la Nature, CPIE ou lors d’événements comme la Fête de la Nature.
La biodiversité en ville : un enjeu grandissant
De nos jours, l'urbanisation est inévitable mais pose quand même un problème, puisqu'elle fragmente les milieux naturels. Aujourd’hui, il faut penser la préservation et le développement de la biodiversité comme un défi dans un contexte d’urbanisation croissante. Rien n’est voué à l'échec, en effet, si les villes sont aménagées de manière plus durable, elles peuvent devenir de véritables refuges pour la faune et la flore. Ce constat s’appuie sur trois axes importants : les trames vertes et bleues, la renaturation des espaces urbains, et l’éducation à la nature dès le plus jeune âge.
Développement des trames vertes et bleues
Les trames vertes et bleues (TVB) sont des réseaux écologiques destinés à maintenir ou rétablir des continuités entre les habitats naturels, afin de permettre la circulation des espèces. 🦔
- La trame verte relie les espaces boisés, parcs, jardins, haies ou friches urbaines.
- La trame bleue concerne les cours d’eau, mares, zones humides ou bassins de rétention.
Ces trames sont intégrées dans les documents d’urbanisme (comme les PLU) pour limiter la fragmentation écologique. Pour ne citer qu’un exemple, la Métropole de Lyon a mis en place un plan de trames vertes et bleues pour relier les parcs urbains entre eux et avec la campagne environnante. Des corridors pour la faune (hérissons, chauves-souris, amphibiens…) ont été aménagés le long des voies ferrées ou des berges du Rhône.
Renaturation des espaces urbains
La renaturation des espaces urbains consiste à réintroduire la nature en ville en transformant des zones artificialisées comme des cours, des parkings ou des toits entre autres, en milieux de vie pour la faune et la flore. Dans ce contexte, plusieurs innovations ont déjà été réalisées comme la végétalisation de cours d’école, la création de jardins partagés ou de toitures végétalisées, et la valorisation de la végétation spontanée. Ces aménagements permettent de :
- Réduire les îlots de chaleur,
- Améliorer la qualité de l’air,
- Favoriser l’infiltration de l’eau,
- Offrir des habitats à la faune urbaine.
Exemple : à Paris, le programme “Du vert près de chez moi” a permis la végétalisation de milliers de m² et la création de cours d’école "oasis", plus résilientes et favorables à la biodiversité.
📌 Pour aller plus loin :
Végétalisation des rues de la capitale : 66% des parisiens votants y ont dit oui !
Éducation et sensibilisation dans les écoles
Pour créer de futures générations conscientes des enjeux écologiques, il est essentiel de sensibiliser les enfants à la nature dès le plus jeune âge. Dans ce contexte, au-delà des aînés, l’école est le levier qui peut transmettre ces valeurs. Dans les cours d'école de nombreuses initiatives sont déjà en route comme la création de potagers scolaires, des sorties nature ou ateliers animés par des associations, des projets pédagogiques autour des oiseaux, insectes, compost, etc.
💡 Le saviez-vous ? En 2024, plus de 800 aires éducatives étaient recensées en France, un chiffre en forte progression.