Transformer plus de déchets en énergie, plus vite et plus efficacement : voilà ce que permet une enzyme récemment découverte par des chercheurs franco-brésiliens. Baptisée CelOCE, elle facilite la dégradation de la cellulose, ce qui booste la production de biocarburants. Une avancée qui pourrait bien accélérer la transition énergétique et réduire notre dépendance aux énergies fossiles.
La cellulose, un produit issu de la nature difficile à exploiter
La cellulose est le principal constituant des parois des plantes. C’est elle qui donne leur rigidité aux arbres, aux tiges et aux feuilles. Présente en abondance dans la biomasse végétale, elle pourrait être une source idéale d’énergie renouvelable.
Mais il y a un hic : la cellulose est très résistante et difficile à décomposer. Pour en tirer du biocarburant, il faut la transformer en sucres fermentescibles, qui seront ensuite convertis en éthanol en présence de micro-organismes. Un processus long et coûteux... jusqu’à aujourd’hui.
Une enzyme qui facilite le travail
Une équipe de chercheurs franco-brésilienne a découvert une enzyme qui révolutionne cette transformation. Son nom ? CelOCE (Cellulose Oxidative Cleaving Enzyme). Cette enzyme, identifiée dans des résidus de canne à sucre au Brésil, permet de “casser” la cellulose bien plus efficacement que les méthodes classiques. Elle permet d’augmenter de 21 % la quantité de sucres extraits des déchets verts. Résultat : plus de biocarburant produit, plus vite et plus facilement.
Comment fonctionne cette enzyme exactement ?
L’enzyme CelOCE a la particularité de contenir un peu de métal de cuivre. C’est ce métal qui lui permet de briser plus facilement les liaisons chimiques de la cellulose, libérant ainsi les sucres plus rapidement. Intégrée aux procédés industriels existants, elle améliore considérablement le rendement et réduit les coûts de production.
Une avancée majeure pour l’industrie des biocarburants
Les premiers tests en conditions réelles sont prometteurs : avec CelOCE, la production de biocarburant devient plus rapide et plus rentable. Pour les industriels, c’est un énorme atout. Moins de temps, moins de coûts, moins d’énergie gaspillée, et un meilleur impact environnemental. Autant dire que cette découverte pourrait accélérer la transition vers des énergies plus vertes.
Mais CelOCE ne se limite pas à l’énergie. Sa capacité à décomposer la cellulose intéresse aussi la chimie verte, la pharmacie et la cosmétologie. Son potentiel d’innovation est immense.
Un levier pour atteindre les objectifs énergétiques de la France et de l’UE
Cette découverte tombe à point nommé. La France, à travers sa Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), vise à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. L’Union européenne, de son côté, ambitionne de réduire d’au moins 55 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport aux niveaux de 1990) et d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Les biocarburants issus de déchets verts sont une solution clé pour réduire la dépendance aux énergies fossiles. En facilitant leur production, CelOCE pourrait jouer un rôle déterminant dans cette transition. Reste à voir comment cette innovation sera adoptée à grande échelle pour transformer nos déchets en une source d’énergie durable.