Publié le 25 août 2025 par Manon Giroux
ONG

En avril dernier, cinq ONG ont déposé plainte auprès de la Commission européenne pour dénoncer le chalutage de fond, encore exercé dans certaines aires marines protégées. Parlons Planète vous en parle aujourd’hui !

En quoi le chalutage de fond est-il une pratique si dévastatrice ? 

Le chalutage de fond est une méthode de pêche industrielle dévastatrice qui consiste à traîner de lourds filets armés de chaînes ou de plaques de métal dans les profondeurs des fonds marins. Comparée à la de la déforestation sous-marine par de nombreux scientifiques et ONG, cette technique est une véritable problématique puisqu’elle détruit des écosystèmes entiers, aucune distinction n’étant faite entre les espèces qui sont ciblées pour la pêche et celles qui ne le sont pas.

Derrière le chalutage profond, une directive de protection des mers européennes oubliée 

Adoptée en 1992, la directive européenne “Habitats” impose aux États membres de préserver quinze types d’écosystèmes marins sensibles dans les eaux européennes. Pourtant, plus de trente ans après l’instauration de cette prérogative essentielle, le chalutage profond persiste et continue de détruire les écosystèmes. C’est pour cette raison que des collectifs engagés pour l’environnement, l’Environmental Justice Foundation, Blue Marine Foundation, ClientEarth, Défense des milieux aquatiques et la Deutsche Umwelthilfe (Fondation allemande pour la protection de l’environnement), ont décidé de déposer plainte en pointant notamment du doigt la France, l’Italie et l’Allemagne, pour ne pas avoir répondu à leur devoir de protection. 

Quel avenir pour les écosystèmes marins européens ? 

Il est possible que que la procédure ne se mette jamais en route et que l’affaire soit classée. Mais cette plainte auprès de la Commission européenne reste une dénonciation puissante qui a réveillé les esprits et informé le monde sur la triste réalité exercée dans nos zones marines protégées. 

D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que la France est visée. En février dernier, la Fondation pour la justice environnementale et l’ONG Défense des milieux aquatiques ont intenté une action en justice contre l’État français, l’accusant d’avoir autorisé le chalutage de fond dans des zones pourtant désignées comme aires marines protégées.

Heureusement, d’ici 2030, le chalutage profond pourrait disparaître progressivement des aires marines protégées. C’est en tout cas un engagement que l’Union européenne avait annoncé, dans le cadre de sa stratégie de protection de la biodiversité.