Et si une rivière bénéficiait d’une protection juridique semblable à celle des humains ? C’est le pari du mouvement pour les Droits de la Nature : chaque élément de la biodiversité a le droit d’exister, de se développer et d’être respecté. L’Irlande pourrait être le premier pays de l’Union européenne à reconnaître les droits de la Nature dans sa constitution. Cette décision se votera peut-être par référendum ! En France, des associations militent pour que l’Hexagone emboîte le pas à l’Irlande... Décryptage avec Parlons Planète 🌿
Irlande : protéger la nature en lui accordant des droits constitutionnels
En Irlande, suite à un rapport publié par “l’Assemblée des citoyens sur la perte de biodiversité” (équivalent à la Convention citoyenne pour le climat en France), le gouvernement contemple la possibilité d’organiser un référendum sur la protection de la nature. Selon la BBC, c’est le Joint Committee (Comité mixte sur l’environnement et l’action climatique) qui a proposé cette initiative inédite au gouvernement afin de décider si, oui ou non, accorder des droits constitutionnels à la nature.
L’Irlande serait alors le premier pays de l’Union européenne à accorder des droits à la Nature dans sa constitution et une telle décision pourrait marquer un tournant historique dans les politiques européennes de protection de l’environnement.
Le mouvement des Droits de la Nature n’est pas nouveau. L’objectif est de protéger la biodiversité en reconnaissant à chaque arbre, montagne ou rivière le droit d’exister, de se développer et d’être respecté (des droits comparables à ceux des humains). Des droits constitutionnels pour la nature permettraient également aux humains de défendre la biodiversité et de faire respecter ces droits au nom de la nature.
Et en France ? Une association se mobilise pour les Droits de la Nature
Des pays reconnaissent déjà des droits à la Nature dans leur constitution, comme l’Equateur, et certains suivent des initiatives similaires en décidant par exemple d’accorder une “personnalité juridique” à un fleuve (c’est le cas en Nouvelle-Zélande et en Inde). Ces décisions interrogent sur la place que l’on octroie au droit de la Nature dans le monde et en France.
L’association loi 1901 Wild Legal est un programme français co-fondé par des avocats et des juristes qui a pour objectif de promouvoir, démocratiser et appliquer une meilleure utilisation du droit de l’environnement et des droits de la Nature. De gouvernance totalement bénévole, Wild Legal est à la fois un outil académique mais aussi réflexif et engagé pour les Droits de la Nature.
Les problèmes juridiques que pose l’actualité environnementale mènent l’association à défendre plusieurs projets innovants, comme la défense des droits pour les rivières sauvages. Ce projet inédit compte sur des partenaires tels que l’Office français de la biodiversité (OFB), qui souhaite “réhausser la protection des droits des écosystèmes aquatiques de France”.
Ce type d’actions fait avancer le débat sur la reconnaissance des droits de la Nature en France et permet d’imaginer de nouvelles formes de gouvernance plus en accord avec les besoins du vivant. 🌏
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