Publié le 11 mars 2024 par Elodie Santos
Ville de Lahore au Pakistan et pollution atmosphérique

Vous avez sûrement entendu parler de la neige artificielle utilisée aux Jeux Olympiques d'hiver 2022 à Pékin, un sujet qui a fait débat. Aujourd'hui, c'est la pluie qui attire l'attention, mais cette fois à Lahore, et pour une raison bien plus sérieuse : le niveau alarmant de pollution atmosphérique dans la ville. Ainsi le samedi 16 décembre 2023, une initiative sans précédent a été lancée dans la capitale pakistanaise : la pluie artificielle. Cette méthode vise à contrer le smog dense qui menace la santé des habitants. Parlons Planète vous en dit plus sur le sujet. 🌧️

La pluie artificielle contre la pollution de l’air : comment ça marche ?

Pour expliquer simplement, l'idée est de disperser des particules, souvent des sels, dans les nuages pour provoquer de la condensation d’eau et ainsi, la formation de gouttelettes de pluie.

Cette méthode est déjà utilisée dans plusieurs pays, dont les États-Unis, la Chine et l'Inde. Cette fois-ci, ce sont les Émirats arabes unis qui ont offert leur aide en fournissant les avions et en effectuant les opérations d'ensemencement des nuages.

Le Pakistan espère que ces gouttelettes de pluie, en tombant, contribueront à disperser la pollution. En théorie, cela semble possible, mais l'efficacité de cette méthode doit encore être confirmée par des mesures concrètes.

Un procédé qui fait débat

La méthode de l'ensemencement des nuages paraît magique sur le papier, mais les scientifiques nous mettent en garde contre cette approche. Notamment sur ses conséquences à long terme, qui ne sont pas encore entièrement comprises. En effet, les particules utilisées pour ensemencer les nuages, telles que l'iodure d'argent, pourraient avoir des impacts néfastes sur l'environnement si elles sont déversées en grandes quantités.

De plus, certains experts remettent en question son efficacité à long terme. Selon eux, elle ne fait que retarder les problèmes de pollution au lieu de les résoudre définitivement. Pour réellement réduire la pollution atmosphérique au Pakistan, il est nécessaire de s'attaquer aux sources de cette pollution, comme limiter le recours au diesel et autres énergies fossiles, ainsi que le brûlage des cultures saisonnières.

Le contexte de la pollution atmosphérique à Lahore

Mais alors, pour déployer tous ces moyens ? C’est très simple, les niveaux de pollution atmosphérique au Pakistan sont alarmants, et dépassent de loin les seuils recommandés par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Les conséquences sur la santé publique sont alors dévastatrices, avec un nombre croissant de décès liés à la mauvaise qualité de l'air. En effet, les émanations provenant des véhicules diesel bas de gamme, les fumées issues des brûlis agricoles saisonniers et les conditions météorologiques hivernales favorisent la formation de smog, qui affecte la santé respiratoire des 11 millions d'habitants de Lahore.

Les chiffres confirment la tendance : Dans la capitale du Pakistan, les niveaux de polluants PM2.5, des microparticules cancérigènes qui pénètrent dans la circulation du sang par les poumons, ont dépassé en décembre dernier plus de 66 fois le seuil considéré comme dangereux par l'OMS.

Face à cette réalité préoccupante, les autorités pakistanaises ont cherché des solutions novatrices pour lutter contre la pollution de l'air, et c'est là que la pluie artificielle entre en jeu.

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