Publié le 10 janvier 2024 par Claire Garcés
Biodiversité

“Mission nature”, le tout nouveau jeu de grattage du Loto de la biodiversité, a fait son entrée le 23 octobre dernier, lancé par la Française des Jeux (FDJ). L'idée est simple : en grattant des tickets, les participants contribuent à financer des projets écologiques. Une initiative qui, malgré ses bonnes intentions, se retrouve au cœur de débats houleux. On vous explique.

Loto de la biodiversité, c’est quoi exactement ?

Un ticket de jeu avec deux grands lacs bleus en forme d’empreintes de pieds, entourés de forêts, c'est ainsi que se présente le nouveau jeu à gratter, appelé "Mission Nature". Vous pouvez commencer à gratter le lac de gauche, si vous découvrez plus d'arbres que de bouteilles en plastique, c’est gagné. Ensuite, direction vers le lac de droite, où il faut dévoiler trois fois le même montant pour remporter une somme pouvant aller de 3 à 30 000 euros.

L'objectif derrière ce jeu est simple : collecter de l'argent pour financer vingt projets de restauration de la biodiversité, soigneusement sélectionnés par l'Office français de la biodiversité (OFB). Parmi ces projets, on retrouve la sauvegarde des populations de tortues d'Hermann dont l'habitat a été dévasté par les incendies de forêt dans le Var en 2017, ainsi que la restauration des cinq tourbières des Vosges.

Cependant, le jeu n'est pas gratuit. Il coûte 3 euros, mais seulement 43 centimes de chaque ticket iront réellement aux projets écologiques. Certaines personnes sont assez sceptiques et pensent que les joueurs n’achèteront pas ce ticket pour aider la nature, mais plutôt par intérêt financier. Cela soulève donc des doutes quant à l'impact réel du jeu sur la biodiversité.

Loto de la biodiversité : les critiques

Malgré les bonnes intentions, le Loto de la biodiversité fait face à de nombreuses critiques, surtout de la part d'associations environnementales comme France Nature Environnement (FNE).

La principale critique concerne le faible montant d'argent réellement reversé aux projets écologiques (43 centimes par ticket vendu). FNE soutient que la Française des jeux cherche à gagner de l'argent en faisant croire que ce jeu est “socialement” utile. Certaines associations et certains syndicats estiment par ailleurs qu'il serait plus logique de faire des dons directs aux associations plutôt que de les mélanger avec les jeux d'argent.

D’une autre part, des inquiétudes écologiques émergent également. Les buralistes se demandent s'il est cohérent d'utiliser du papier pour créer des jeux de grattage sur la biodiversité. De plus, le fait que les tickets soient imprimés à l'étranger (à Montréal précisément) soulève des préoccupations environnementales.

Enfin, l’aspect immoral est également pointé du doigt. Pourquoi ? Car par le biais de ce jeu, le gouvernement semble vouloir attirer de nouveaux joueurs, même ceux qui ne sont généralement pas intéressés par les jeux d’argent. Cependant, Cécile Lagé, directrice générale adjointe de la Française des Jeux, a réfuté ces accusations en affirmant : "Quand on s'adresse à une cause aussi large que celle-ci, on touche des joueurs qui n'ont pas l'habitude de jouer, et qui jouent pour contribuer individuellement à la cause, ce n’est pas un public d’addicts".

👉 Et vous, qu’en pensez-vous ?

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