Publié le 6 mai 2024 par Claire Garcés
Union européenne adopte une loi sur la protection de la nature

Restaurer au moins 20% des terres et des mers européennes d’ici à 2030, c’est l’engagement qu’a pris l’Union européenne (UE) en ce début d’année 2024. Le Parlement européen a adopté un règlement pour la restauration de la nature, une loi historique qui vise à remettre en bon état l’ensemble des écosystèmes. C’est un véritable pas en avant pour la protection de la biodiversité et de notre planète. Revenons ensemble sur cette bonne nouvelle ! 🌎

Le Parlement européen adopte une loi historique pour la nature

Le 21 février 2024, le Parlement européen a voté en faveur d’une loi historique : un règlement pour la restauration de la nature. Mais de quoi parle-t-on exactement ?

Aujourd’hui, on estime que 80% des habitats naturels au sein de l’UE sont dégradés. Face à ce désastre écologique et à l’urgence climatique actuelle, l’Europe devient le premier continent à prendre officiellement position pour la restauration de la nature. En effet, cette loi permettra d’atteindre les objectifs climatiques européens et s’aligne avec les engagements internationaux pris lors de la COP 15 avec l’accord Kunming-Montréal sur la biodiversité.

Le règlement pour la restauration de la nature adopté découle d’une première proposition faite par la Commission européenne en juin 2022. L’objectif reste le même, à savoir “contribuer au rétablissement à long terme de la nature endommagée dans les zones terrestres et maritimes de l’UE”, décrit l’attaché de presse du Parlement.


🌳 À lire aussi :

Alliance écologique : les pays de l’Amazonie s’engagent contre la déforestation


Loi pour la restauration de la nature : en quoi consiste-t-elle ?

À la veille des élections européennes, cette loi historique constitue en réalité l’un des piliers du Pacte Vert de l’UE (une ligne de conduite qui vise à atteindre la neutralité climatique). Le règlement prévoit donc la restauration d’au moins 20% des terres et des mers européennes d’ici à 2030, et de l’ensemble des écosystèmes dégradés d’ici à 2050.

Parmi les habitats en mauvais état, on retrouve les forêts, les prairies mais aussi les zones humides, rivières, lacs et fonds coralliens. Ceux-ci devront être restaurés à hauteur de 30% d’ici à 2030, puis de 60% en 2040 et de 90% en 2050. D’autre part, le règlement prévoit :

  • une remise en eau progressive des tourbières drainées (habitat favorable aux insectes et aux oiseaux) ;
  • une inversion du déclin des populations de pollinisateurs ;
  • une amélioration des écosystèmes forestiers et la plantation de 3 milliards d’arbres supplémentaires (d’ici à 2030) ;
  • la restauration d’au moins 25 000 km de cours d’eau.

Concernant les terres agricoles, les États membres de l’UE devront progresser dans au moins deux des trois indicateurs suivants :

  • “l’indice des papillons de prairies ;
  • la part des terres agricoles présentant des particularités topographiques à haute diversité ;
  • le stock de carbone organique dans les sols minéraux cultivés.”

Les zones Natura 2000, à restaurer en priorité

Les plans nationaux de restauration de la nature mis en place par les États membres de l’UE devront donner la priorité aux zones Natura 2000 jusqu’en 2030. Il s’agit du plus grand réseau d’aires protégées au monde, où plus de 27 000 sites naturels sont protégés par les lois européennes. Les espaces dégradés répertoriés par ce réseau devront donc être remis en bon état, puis feront l’objet d’une vigilance de la part des pays européens afin qu’ils ne se détériorent pas “de manière conséquente”.

Pour finir, on vous laisse sur les mots de l’eurodéputé espagnol César Luena, rapporteur de la loi : “Aujourd’hui est un jour important pour l’Europe, car nous passons de la protection et de la conservation de la nature à sa restauration. [...] Je tiens à remercier les scientifiques d’avoir fourni les preuves scientifiques et d’avoir lutté contre le déni climatique, ainsi que les jeunes de nous avoir rappelé qu’il n’y a ni planète B ni plan B.”