Publié le 1 octobre 2025 par Manon Giroux
compost

Chaque jour, les ménages produisent une importante quantité de déchets alimentaires et de jardin qui finissent à la poubelle. Une grande partie des matières organiques souvent jetées peuvent être valorisées grâce au compostage. Chez soi ou dans les espaces partagés alentour, le compost est une solution parfaite dans le cadre de la réduction du volume des déchets quotidiens et la nutrition du sol. C’est en effet un geste qui est à la fois écologique, économique et utile. Aujourd’hui Parlons Planète vous explique comment réussir votre compost, de sa mise en place à son utilisation, en passant par le tri des déchets, le bon équilibre des matières et les astuces pour éviter les erreurs les plus courantes. 

Qu’est-ce que le compost ?

Le compost est issu du compostage qui est un procédé biologique de dégradation (par la fermentation) et de transformation des déchets organiques en produit naturel valorisable, (le compost). Le compost se forme donc en milieu naturel aérobie (pour vous donner une idée, le méthane, lui, se forme en milieu anaérobie) en présence de deux éléments essentiels à son développement : 

  • l’oxygène présent dans l’air,
  • et l’humidité (eau).

C’est la conjugaison des actions propres aux bactéries, aux champignons, aux micro-organismes ainsi qu’aux macro-organismes qui entraîne la transformation des déchets et ainsi la création du compost. 

Pourquoi composter ? 

Le compostage fait partie du tri sélectif et est une manière simple et abordable pour chacun de réduire sa quantité de déchets. 

Si vous n’avez pas de jardin, avoir un bac à compost sur votre plan de cuisine est une solution très pratique. Ainsi, lorsque vous cuisinez et épluchez vos légumes, c’est plus simple de se débarrasser des épluchures. Notez que les restes alimentaires (à quelques exceptions près) peuvent aussi être recyclés dans le bac à compost.  

💡Le saviez-vous ? En moyenne, une personne jette entre 1 et 1,5 kg de déchets par jour. Si on multiplie ce poids par le nombre de jours qu’il y a dans l’année, alors cela revient à jeter 547 kg et quelques déchets par an. 

Finalement, détourner les matières organiques du sac poubelle diminue le volume des ordures ménagères et donc la pression sur la collecte et le traitement des déchets. Cela participe à une meilleure gestion des déchets et limite aussi leur accumulation dans les centres d’enfouissement.

Ce n'est pas tout : une fois les déchets transformés en compost, ces derniers deviennent un véritable engrais naturel qui enrichit le sol en matières organiques. En l’utilisant dans le jardin et pour les plantes, il est possible d'améliorer la structure du sol, sa capacité à retenir l’eau, et de favoriser la vie microbienne qui est indispensable à la santé des espèces vertes. 

💚 Le + ? Le compost est une alternative qui ne nécessite aucun recours aux engrais chimiques.

Enfin, composter a un impact positif sur l’environnement. En limitant l’envoi des déchets organiques vers les décharges, on réduit les émissions de gaz à effet de serre comme le méthane, qui contribuent fortement au réchauffement climatique. Le compostage est donc une pratique écologique qui participe activement à la lutte contre le changement climatique, tout en valorisant les ressources naturelles.

Les différents types de compostage

Le compostage en tas

Le compostage en tas consiste à empiler directement les déchets organiques dans un coin du jardin. Cette méthode naturelle demande peu de matériel, mais nécessite un espace suffisant et un retournement régulier pour aérer le tas et favoriser la décomposition. Elle est idéale pour les grands jardins.

La composteur domestique

Le composteur domestique est un bac fermé ou semi-fermé qui facilite le compostage à la maison, même dans des espaces réduits. Il protège le compost des intempéries et des nuisibles, tout en permettant de gérer facilement l’humidité et la température. Parfait pour les jardins urbains ou les petits espaces.

Le lombricompostage

Le lombricompostage utilise des vers de terre pour décomposer rapidement les déchets alimentaires. Ce type de compostage est plutôt adapté aux appartements et aux lieux sans jardin. Au final, le lombricompost obtenu est un engrais naturel très riche, idéal pour nourrir plantes et potagers. Notez que celui-ci se pratique dans un bac spécial ! 🪱

Le compostage partagé (collectif)

Dans les copropriétés et parfois même les quartiers, le compostage partagé permet à plusieurs foyers d’apporter leurs déchets organiques dans un composteur commun. Cette solution favorise la réduction des déchets à l’échelle locale tout en créant du lien social autour d’un projet écologique commun. On trouve également ce type de projets dans les lieux sociaux alternatifs comme les potagers partagés ou les tiers lieux entre autres. 🥕

Quels déchets peut-on composter ?

Les déchets organiques alimentaires

  • Les épluchures de fruits et légume ;
  • Les restes de fruits, légumes et plantes comestible ;
  • Le marc de café et filtres en papier ;
  • Les coquilles d’œufs écrasés ;
  • Les sachets de thé (sans agrafes.)

Ces déchets riches en matière organique se décomposent facilement et nourrissent naturellement le sol.

Les déchets de jardin

  • Les feuilles mortes et sèches
  • Les petites branches et brindilles broyées
  • Les herbes sèches ou tondus en petites quantités
  • Les fleurs fanées et plantes non malades

Ceux-là apportent la dose de carbone nécessaire pour équilibrer le compost et améliorer sa composition.

Ce qu’il faut éviter

  • Les viandes, poissons et restes d’animaux, qui attirent les nuisibles et peuvent dégager de mauvaises odeurs ;
  • Les produits laitiers et aliments gras, difficiles à composter et source de déséquilibres dans le compost ;
  • Les mauvaises herbes montées en graines, qui risquent de se propager lors de l’utilisation du compost ;
  • Les déchets trop volumineux ou trop humides sans équilibrage (ex. gros troncs non broyés, excès d’eau).

Éviter ces déchets contribue à obtenir un compost de qualité.


📌Fabriquer son compost de A à Z avec Parlons Planète : 

Comment fabriquer un compost à la maison ?


Comment réussir son compost ?

Avant de vous lancer dans la fabrication de votre compost, lisez nos astuces, 

Choisir un bon emplacement et un composteur qui lui est adapté

Pour réussir son compost, il est important de choisir un bon emplacement, idéalement à l’ombre partielle, sur un sol bien drainé et facilement accessible. Le type de composteur doit également correspondre à l’espace dans lequel le compost se trouve, qu’il soit un composteur domestique, un tas en plein air ou un lombricomposteur. 

Mélanger les déchets et les humidifier

Il faut ensuite bien trier et mélanger les matières sèches, comme les feuilles mortes ou les petits branchages, avec les matières humides, telles que les épluchures ou restes alimentaires. Effectuer ce mélange est une étape essentielle à la bonne décomposition des déchets.

Enfin, il faut maintenir un certain niveau d’humidité. Le compost doit en effet être humide, comme une éponge essorée. S’il est trop sec, le processus de décomposition ralentit, tandis qu’un excès d’humidité peut entraîner de mauvaises odeurs. Pensez à arroser légèrement en période sèche. 

Gérer l’air et la température

Il est également important d’aérer régulièrement le compost en le retournant ou en le mélangeant toutes les deux à trois semaines afin d’apporter de l’oxygène aux micro-organismes qui facilitent la décomposition.

Enfin, le contrôle de la température et du temps de compostage permet de savoir quand le compost est prêt. En chauffant naturellement durant la décomposition, un compost mûr devient sombre, friable et dégage une odeur de terre forestière agréable. Dépendant des conditions, ce processus prend généralement entre trois et six mois.

Le processus de compostage étape par étape

  1. La collecte des déchets organiques : rassemblez les déchets de cuisine (épluchures, restes de fruits et légumes, marc de café) ainsi que les déchets de jardin (feuilles mortes, petites branches, herbes sèches).
  2. La mise en place du composteur : installez votre composteur dans un endroit adapté, de préférence à l’ombre et bien aéré, puis commencez à déposer les déchets en alternant matières humides et matières sèches.
  3. La décomposition : les micro-organismes, bactéries et champignons commencent à dégrader les matières organiques, ce qui génère de la chaleur et accélère la décomposition.
  4. L’aération et l’humidification : pour maintenir un bon équilibre, il faut régulièrement aérer le compost en le retournant et vérifier que le tas reste humide, mais pas détrempé.
  5. La transformation en humus : au fil du temps, les déchets se décomposent complètement et se transforment en humus, une matière sombre, riche et friable.
  6. La maturation du compost : le compost mûrit pendant plusieurs semaines à plusieurs mois selon les conditions, jusqu’à devenir un engrais naturel prêt à être utilisé dans le jardin.

_________________________________________________________________________

📌À lire aussi : 

Compostage obligatoire en 2024 : un pas en avant vers la durabilité

_________________________________________________________________________