Depuis la sortie du confinement en 2020, les sujets de la végétalisation et la piétonnisation des rues, notamment aux abords des écoles, sont devenus des piliers du débat public. Cinq ans plus tard, le dimanche 23 mars 2025, ces préoccupations restent de mises, puisqu’une votation citoyenne a proposé aux parisiens de «végétaliser et rendre piétonnes 500 nouvelles rues dans Paris». On vous en dit plus !
L’état actuel de la capitale
En 2023, l’Agence européenne de l’environnement dévoile que sur le continent, la ville de Paris se place parmi les moins bien dotés en espaces verts. Considéré comme un véritable îlot de chaleur urbain (ICU), Paris, pour s’adapter au changement climatique, n'a d’autres possibilités que de repenser la végétalisation de ses espaces.
La végétalisation comme moyen d’adaptation aux effets du réchauffement climatique 🌿
- Lutter contre les îlots de chaleur urbains (ICU)
Paris est une ville très dense et « minérale », avec peu d’espaces verts. Cela la rend particulièrement vulnérable aux îlots de chaleur urbains, ces zones où la température est bien plus élevée qu’en périphérie à cause du béton et du manque de végétation. La végétalisation aide à faire baisser les températures, en apportant de l’ombre et en favorisant l’évaporation naturelle de l’eau (évapotranspiration).
- Favoriser la perméabilité des sols
Des actions comme la désimperméabilisation des cours d’école (gestion des eaux pluviales) ou la création de surfaces perméables végétalisées sont des mesures qui permettent à l’eau de pluie de s’infiltrer dans le sol. Cela permet d’éviter des soucis comme les inondations par exemple — qui surviennent souvent dans les métros parisiens.
- Un rôle dans la biodiversité et la qualité de vie
En décidant de végétaliser davantage, Paris protège la biodiversité et rend la ville plus agréable à vivre. De toute évidence, la végétalisation rend aussi la ville plus résiliente face aux chocs climatiques à venir.
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Une votation citoyenne qui propose de «végétaliser et rendre piétonnes 500 nouvelles rues dans Paris» 📨
Dimanche 23 mars dernier, se tenait une votation citoyenne qui proposait la végétalisation et la piétonnisation de 500 rues dans la capitale. Même si pour cette consultation citoyenne, seuls 54 489 électeurs (soit 3,9% des personnes inscrites sur les listes électorales) se sont déplacées dans les bureaux de vote, la majorité d’entre eux (66%) ont répondu oui aux nouvelles mesures proposées.
Des ambitions importantes mais des difficultĂ©s Ă les concrĂ©tiser đź’
Paris s’est fixé des objectifs (comme 170 000 arbres plantés d’ici 2026), mais des contraintes freinent la mise en œuvre :
- le manque d’espace,
- les contraintes patrimoniales,
- la coordination difficile,
- les effectifs insuffisants, etc.
En somme, l'adaptation par la végétalisation est une bonne stratégie, mais qui doit être pensée, organisée et suivie de la meilleure des façons. En effet, des compétences variées sont nécessaires pour accompagner les villes dans leur transition écologique.
Avec un budget alloué à la végétalisation il serait possible de créer des espaces verts comme parcs urbains, jardins partagés, toits et murs végétalisés, terrasses, espaces récréatifs. Ce n’est pas tout : des aménagements techniques comme des systèmes d’arrosage ou de fontainerie. Pour préserver les espaces verts, leur entretien est essentiel. Il comprend les soins des arbres, l’élagage, la gestion des terrains de sport et aires de jeux. Il faut aussi compter sur des savoir-faire spécifiques comme des conseils de spécialistes, l’organisation d’animations en lien avec la nature destinées à toutes et tous.
L’approche globale serait de combiner expertise, sensibilisation et engagement environnemental pour une végétalisation durable.
Les 500 nouvelles voies éligibles seront définies à partir d’avril, dans chacun des 20 arrondissements de la capitale, pour un déploiement dans les quatre ans à venir. De 300 000 euros à 800 000 euros : c’est le montant moyen estimé par rue végétalisée. La végétalisation a certes un coût mais elle n’a pas de prix ! Sur le long terme ce sera même une économie sur les dégâts évités (moins de chaleur, moins d’inondations, meilleure santé publique…). Bien entendu la ville de Paris prévoit une étude pour évaluer ces bénéfices cachés. Cela montre bien à quel point la verdure est au cœur de la politique d’adaptation au changement climatique.