Publié le 7 mai 2025 par Manon Giroux
vegetalisation des rues de la capitale

Depuis la sortie du confinement en 2020, les sujets de la vĂ©gĂ©talisation et la piĂ©tonnisation des rues, notamment aux abords des Ă©coles, sont devenus des piliers du dĂ©bat public. Cinq ans plus tard, le dimanche 23 mars 2025, ces prĂ©occupations restent de mises, puisqu’une votation citoyenne a proposĂ© aux parisiens de Â«vĂ©gĂ©taliser et rendre piĂ©tonnes 500 nouvelles rues dans Paris». On vous en dit plus !

L’état actuel de la capitale

En 2023, l’Agence européenne de l’environnement dévoile que sur le continent, la ville de Paris se place parmi les moins bien dotés en espaces verts. Considéré comme un véritable îlot de chaleur urbain (ICU), Paris, pour s’adapter au changement climatique, n'a d’autres possibilités que de repenser la végétalisation de ses espaces.

La végétalisation comme moyen d’adaptation aux effets du réchauffement climatique 🌿

  • Lutter contre les Ă®lots de chaleur urbains (ICU)

Paris est une ville très dense et « minérale », avec peu d’espaces verts. Cela la rend particulièrement vulnérable aux îlots de chaleur urbains, ces zones où la température est bien plus élevée qu’en périphérie à cause du béton et du manque de végétation. La végétalisation aide à faire baisser les températures, en apportant de l’ombre et en favorisant l’évaporation naturelle de l’eau (évapotranspiration).

  • Favoriser la permĂ©abilitĂ© des sols

Des actions comme la désimperméabilisation des cours d’école (gestion des eaux pluviales) ou la création de surfaces perméables végétalisées sont des mesures qui permettent à l’eau de pluie de s’infiltrer dans le sol. Cela permet d’éviter des soucis comme les inondations par exemple — qui surviennent souvent dans les métros parisiens.

  • Un rĂ´le dans la biodiversitĂ© et la qualitĂ© de vie

En décidant de végétaliser davantage, Paris protège la biodiversité et rend la ville plus agréable à vivre. De toute évidence, la végétalisation rend aussi la ville plus résiliente face aux chocs climatiques à venir.


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Une votation citoyenne qui propose de «végétaliser et rendre piétonnes 500 nouvelles rues dans Paris» 📨

Dimanche 23 mars dernier, se tenait une votation citoyenne qui proposait la vĂ©gĂ©talisation et la piĂ©tonnisation de 500 rues dans la capitale. MĂŞme si pour cette consultation citoyenne, seuls 54 489 Ă©lecteurs (soit 3,9% des personnes inscrites sur les listes Ă©lectorales) se sont dĂ©placĂ©es dans les bureaux de vote, la majoritĂ© d’entre eux (66%) ont rĂ©pondu oui aux nouvelles mesures proposĂ©es.

Des ambitions importantes mais des difficultés à les concrétiser 💭

Paris s’est fixé des objectifs (comme 170 000 arbres plantés d’ici 2026), mais des contraintes freinent la mise en œuvre :

  • le manque d’espace,
  • les contraintes patrimoniales,
  • la coordination difficile,
  • les effectifs insuffisants, etc.

En somme, l'adaptation par la végétalisation est une bonne stratégie, mais qui doit être pensée, organisée et suivie de la meilleure des façons. En effet, des compétences variées sont nécessaires pour accompagner les villes dans leur transition écologique.

Avec un budget alloué à la végétalisation il serait possible de créer des espaces verts comme parcs urbains, jardins partagés, toits et murs végétalisés, terrasses, espaces récréatifs. Ce n’est pas tout : des aménagements techniques comme des systèmes d’arrosage ou de fontainerie. Pour préserver les espaces verts, leur entretien est essentiel. Il comprend les soins des arbres, l’élagage, la gestion des terrains de sport et aires de jeux. Il faut aussi compter sur des savoir-faire spécifiques comme des conseils de spécialistes, l’organisation d’animations en lien avec la nature destinées à toutes et tous.

L’approche globale serait de combiner expertise, sensibilisation et engagement environnemental pour une végétalisation durable.

Les 500 nouvelles voies Ă©ligibles seront dĂ©finies Ă  partir d’avril, dans chacun des 20 arrondissements de la capitale, pour un dĂ©ploiement dans les quatre ans Ă  venir. De 300 000 euros Ă  800 000 euros : c’est le montant moyen estimĂ© par rue vĂ©gĂ©talisĂ©e. La vĂ©gĂ©talisation a certes un coĂ»t mais elle n’a pas de prix ! Sur le long terme ce sera mĂŞme une Ă©conomie sur les dĂ©gâts Ă©vitĂ©s (moins de chaleur, moins d’inondations, meilleure santĂ© publique…). Bien entendu la ville de Paris prĂ©voit une Ă©tude pour Ă©valuer ces bĂ©nĂ©fices cachĂ©s. Cela montre bien Ă  quel point la verdure est au cĹ“ur de la politique d’adaptation au changement climatique.