Le futur de l’énergie nucléaire pourrait se présenter sous une forme beaucoup plus compacte qu’on ne l’imagine. Sur les 63 projets de mini-réacteurs nucléaires en développement à travers le monde, sept sont en cours en France. Ces réacteurs, petits mais puissants, pourraient transformer notre façon de produire et de consommer de l’énergie. Parlons Planète fait la lumière sur le sujet 💡
Naarea : transformer les déchets nucléaires en énergie
Naarea est l'une des sociétés françaises pionnières dans ce domaine. Elle développe un mini-réacteur nucléaire qui utilise les déchets nucléaires comme combustible. "Notre carburant, c'est en fait du plutonium, ce sont des déchets de vie très longue qui sortent des réacteurs actuels", explique Jean-Luc Alexandre, fondateur de Naarea. Cette technologie pourrait permettre de réduire considérablement les déchets nucléaires tout en produisant de l'énergie propre.
Le projet de Naarea, qui devrait voir le jour d'ici 2030, permettrait d’alimenter des villes isolées et des usines grâce à cette énergie recyclée.
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Jimmy Energy : Remplacer le gaz par la chaleur nucléaire
Jimmy Energy, une autre start-up française, se concentre sur la production de chaleur nucléaire pour les procédés industriels. Son co-fondateur, Antoine Guyot, décrit leur réacteur comme "une grosse chaudière qui va permettre de produire de la chaleur". Cette chaleur pourrait être utilisée dans divers secteurs industriels, comme la production de conserves alimentaires, de pneus, ou encore l’application de peinture sur les voitures.
L'objectif est clair : remplacer le gaz naturel par une alternative plus propre et durable. Le réacteur de Jimmy Energy, prévu pour 2026, représente un investissement de 100 millions d'euros et pourrait changer la donne pour de nombreux industriels européens en quête d'énergie décarbonée.
EDF et son réacteur Nuward
EDF, le géant de l'énergie français, n'est pas en reste avec son projet de réacteur Nuward. Ce réacteur compact de 15 mètres de haut est dix fois plus petit que les réacteurs traditionnels de type EPR (Réacteur pressurisé européen). "Ce qui est différent dans ce réacteur, c'est qu'on extrait à la fois de l'électricité, mais aussi de la vapeur qui va nous permettre d'alimenter les usages industriels ou de produire de l'hydrogène", explique Renaud Crassous, président exécutif de Nuward.
EDF prévoit de déployer principalement ces réacteurs à l'étranger, avec des discussions en cours avec plusieurs pays européens désireux de remplacer leurs centrales à charbon par des solutions plus propres.
Des réglementations strictes à respecter
Bien que prometteurs, ces projets doivent encore franchir de nombreux obstacles réglementaires. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) impose des contrôles très stricts pour garantir la sécurité des réacteurs nucléaires. Ce processus peut durer plusieurs années.
Par exemple, EDF a dû revoir la conception de son projet de réacteur Nuward. En effet, face aux nombreux défis techniques et aux attentes du marché, le fournisseur d’énergie a décidé d'utiliser uniquement des "briques technologiques" déjà "éprouvées".
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