Publié le 9 juillet 2025 par Manon Giroux
Doyennes des océans, les tortues marines voient leur population augmenter malgré les menaces qui pèsent sur leur tranquillité

Présentes dans tous les Océans du monde, mis à part celui de l'Arctique, les 7 grandes espèces de tortues marines font l’objet d’un important travail de conservation, notamment mené par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Des actions de protection qui fonctionnent bel et bien, en témoigne la croissance continue de leur population. Parlons Planète vous en parle. 🐢

Une espèce millénaire mais vulnérable

Les archéologues ont prouvé que les tortues marines se comptent parmi les plus anciens reptiles présents sur Terre, avec plus de 150 millions d’années d'existence. Même si c’est l’une des rares espèces encore en vie à avoir côtoyé les dinosaures et surmonté les crises des années passées, elle est aujourd’hui menacée de s’éteindre. 🎣

💡Le saviez-vous ? Les tortues marines ont une durée de vie supérieure à un siècle. 

Le rôle essentiel des tortues dans les écosystèmes marins

Les tortues marines, quelque soit leur espèce, jouent toutes leur rôle dans le maintien de la biodiversité des Océans. 

D’abord, la manière dont elles se nourrissent témoigne de leur importante présence dans les écosystèmes marins. Pour vous donner une idée, certaines espèces de tortues nettoient les coraux en mangeant les éponges, qui leur causent des dommages. De cette manière, elles offrent aussi à d’autres espèces marines la possibilité de s’y loger. 

D’autres comme la grande et large Tortue luth joue un grand rôle dans l’équilibre de l’écosystème en ingérant 200 kg de méduses quotidiennement. 

Les tortues de mer vertes, quant à elles herbivores, assainissent les herbes marines en les mangeant. C'est-à-dire que lorsqu’elles les mangent, elles augmentent leur valeur nutritionnelle ainsi que leur productivité au sein des écosystèmes, mais surtout elles empêchent la végétalisation envahissante qui a de lourdes conséquences sur la biodiversité. 🌊

Les tortues des mers contribuent aussi au maintien de l’écosystème des dunes de sable, dans lesquelles elles pondent leurs œufs. De la ponte jusqu’à l'éclosion, les œufs apportent des nutriments essentielles aux dunes comme l’azote, le phosphore et le potassium, ce qui favorise leur équilibre. 🏜️

Au-delà de cela, elles partagent aussi leur carapace avec un large éventail de petites espèces migratrices, qui tentent d’échapper à leurs prédateurs, en leur servant de couverture de protection lorsqu’elles sont en mouvement. 🩵

Les menaces qui pèsent sur les tortues marines

La prise accidentelle dans les filets de pêche

La prise accidentelle dans les filets de pêches est un fléau mortel pour les tortues qui s'emmêlent, respirent de l’air et finissent par céder. Les pratiques de pêches modernes sont aussi responsables de la destruction de leurs écosystèmes. 

Pollution plastique et chimique

La pollution n’a rien de bon. Comme les autres espèces marines, les tortues y sont exposées, notamment parce qu'elles ne distinguent pas les emballages plastiques et les méduses dont elles se nourrissent. Selon une étude, au moins la moitié des tortues vivantes auraient ingéré un jour de déchets. 

Le réchauffement climatique 

The Royal Society Open Science Journal a publié une étude attestant que la montée des températures est un danger pour les tortues de mer. 

Il faut savoir que le sexe d’un bébé tortue dans l’oeuf n’est pas determiné par les chromosomes comme c’est le cas pour les mammifaires. C’est en effet la température qui entoure l’oeuf lors de la période d’incubation qui determine le sexe du bébé. À l’inverse des mâles, les femelles se développent grâce aux chaudes températures du sable. Or, si la température continue d’augmenter, la diversité des sexes baissera, la population des femelles augmentera et les tortues ne pourront plus se reproduire entre elles, à défaut de ne plus avoir de naissances de mâles. 

De plus, les changements de températures et la montée des eaux sont aussi des facteurs destructeurs de leur habitat.

La collecte illégale des œufs et commerce

Malgré l'interdiction de commerce imposé par la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) le braconnage continue. Les tortues sont prisées pour leur chair, leur carapace et leurs œufs. 

Une population en hausse grâce aux efforts de conservation

Les progrès de maintien de l’espèce sont fragiles, mais l’embellie constatée prouve que les efforts de conservation portent leurs fruits, notamment grâce aux différents acteurs impliqués, qu’ils soient des pêcheurs locaux, ou des experts en biodiversité. 

Le rapport, mené par le Marine Turtle Specialist Group (MTSG), affilié à l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, met en lumière l’ampleur de la mobilisation mondiale pour la sauvegarde des tortues marines. Certaines populations montrent désormais des signes tangibles de reprise.

Les données sont encourageantes : dans plus de la moitié des unités de gestion régionales (RMU), la pression des menaces a diminué. En parallèle, près de 54 % de ces populations font preuve d’une capacité à résister aux risques environnementaux. À l’inverse, environ un quart d’entre elles voient leur situation se détériorer.


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