Publié le 19 mars 2025 par Elodie Santos
helicopter montagne

Chaque jour, jusqu’à 60 vols d’hélicoptères transportent des touristes fortunés vers le camp de base de l’Everest. Un trajet express qui leur évite quinze jours de marche, mais qui inquiète les défenseurs de l’environnement. Entre nuisance environnementale et impact économique sur les guides locaux, les vols dits de “confort” sont désormais interdits. On vous explique tout.

Une interdiction pour préserver l'environnement et les emplois locaux

Le parc national de Sagarmatha, qui abrite le célèbre mont Everest, est une zone protégée. Or, avec l’essor du tourisme, les vols d’hélicoptères sont devenus monnaie courante. Chaque jour, en pleine saison, jusqu’à soixante rotations étaient enregistrées. Ces vols permettaient aux voyageurs fortunés de rejoindre le camp de base de l'Everest en une journée, évitant ainsi les quinze jours de marche normalement nécessaires.

Ce ballet aérien a suscité de vives critiques. Selon Sushma Rana, conservatrice du parc, les vols perturbent l’écosystème fragile de la région et nuisent aux habitants qui vivent du trekking. De jeunes Népalais ont même manifesté leur colère en bloquant des zones d'atterrissage. Face à cette hostilité grandissante, l'Association des Opérateurs Aériens du Népal (AOAN) a décidé de suspendre tous les vols dans la région de l’Everest.

La reprise des vols d'urgence, mais pas des vols touristiques

Après plusieurs semaines d’arrêt total, les compagnies aériennes ont repris les vols de secours le 28 janvier. Ces vols humanitaires, indispensables en cas d’accident ou de maladie en haute altitude, sont de nouveau autorisés. Cependant, les vols touristiques restent interdits jusqu'à nouvel ordre, les discussions étant toujours en cours entre les différentes parties concernées.

L’objectif est de trouver un compromis entre les opérateurs aériens, les autorités et les populations locales afin de réguler ces vols tout en préservant la sécurité des pilotes et l’équilibre de la région.

Une hausse du prix du permis d'ascension de l'Everest

Parallèlement à cette interdiction, une autre décision importante a été prise : l'augmentation du prix du permis d'ascension de l'Everest. Désormais, les alpinistes devront débourser 15 000 dollars pour tenter de gravir le toit du monde au printemps, contre 11 000 dollars auparavant. Cette hausse vise à financer le nettoyage des déchets laissés par les grimpeurs et à renforcer la sécurité.

Toutefois, certains professionnels du secteur redoutent que cette augmentation pousse les alpinistes à se tourner vers le Tibet, où les infrastructures sont jugées meilleures. Ils demandent que cet argent soit réellement investi dans l’amélioration des conditions d’escalade et le soutien aux guides locaux.

Vers un tourisme plus responsable ?

Le Népal, qui attire chaque année des milliers de passionnés de montagne, doit trouver un équilibre entre le développement touristique et la préservation de son patrimoine naturel et culturel. Cette régulation des vols d’hélicoptères pourrait être un premier pas vers un tourisme plus durable, respectueux des écosystèmes et des habitants de l’Himalaya.

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