Au nord de la mer Égée se trouve Ikaria, une île grecque d’un peu plus de 8000 habitants, certes connue pour ses villages pittoresques et ses forêts denses, mais surtout pour ses habitants et leur longévité. Chaque année, sur cette île, un tiers de la population recensée est nonagénaire ou centenaire en bonne santé.
Les zones bleues du monde
Rares dans le monde, les zones bleues sont des régions du monde où l'espérance de vie est exceptionnelle. Il y en a cinq qui se situent :
- près de chez nous en Sardaigne,
- sur l’île d’Okinawa au Japon,
- à Loma Linda en Californie aux Etats Unis,
- ainsi que dans une des régions montagneuses du Costa Rica.
Pourquoi les habitants de ces régions vivent plus longtemps ?
Ces endroits sont dotés de caractéristiques qui rendent possible aux humains qui y habitent de mener une vie en bonne santé et beaucoup plus longue qu’ailleurs. Dans ces lieux, le mode de vie n’est pas le même qu’en ville : le stress est moins présent et la pollution l’est peu. De plus, les vies sont plus saines et centrées sur l’essentiel.
💡Le saviez-vous ? Seul un peu plus de 1 % de la population mondiale atteint un âge qui dépasse 80 ans.
Les particularités d’Ikaria
L'espérance de vie sur l'île d’Ikaria interroge. À tel point que beaucoup de journalistes et scientifiques s’y sont rendus, pour comprendre et expliquer le secret caché derrière cette incroyable longévité. Dans les multiples comptes rendus, ce sont les mêmes éléments qui ressortent. Les habitants signifient que ce n’est pas un miracle qui s'opère, mais bien leurs habitudes quotidiennes comme entre autres celles alimentaires qui jouent leur rôle.
À Ikaria, l’alimentation des habitants est constituée d’herbes (présentes en nombre sur l'île), de champignons, de légumes, de céréales… Mais aussi de boissons comme le lait de chèvre, le thé à la menthe, au romarin ou à la sauge, le café grec bouilli, l’huile d’olive ou encore le vin. Ceux que les ikariens évitent le plus c’est la viande, qu’ils remplacent plutôt par le poisson, et les aliments transformés qu’ils évincent pour les aliments naturels et locaux.
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Les habitants de l'île aux centenaires révèlent aussi que leur activité physique est modérée. Ce qui expliquait, le cardiologue Christodoulos Stefanadis auprès du journal Le Monde, c’est que ces douces activités réduisaient de 54 % le risque de contracter des problèmes cardiovasculaires chez les personnes âgées de plus de 80 ans. Il a également précisé que les habitants de l'île étaient moins sujets aux problèmes d'articulation ou aux maladies comme le diabète.
Des vies centrées sur l’essentiel
Ce n’est pas tout. Sur l'île grecque, les habitants se consacrent à l’essentiel. C’est notamment le cas de la doyenne Ioanna Proiou âgée de 105 ans qui, depuis la mort de son mari, dédie tout son temps à sa passion : le tissage. À Ikaria, les mentalités sont aussi plus tranquilles, cette même dame expliquait que les personnes s’entendent entre elles et vivent dans une bienveillance homogène. Vivre dans le bonheur, serait-ce le secret d’une longue vié paisible dénuée de problèmes de santé ?
De manière générale, dans la société, les personnes âgées sont davantage mises à l'écart. Sur l'île centenaire, ce n’est pas le cas. Les générations vivent ensemble et s’entraident sans former de “classes sociales”. Si la vie se déroule ainsi, c’est aussi parce que pendant la guerre, Ikaria fut la terre d’accueil de plus de 15 000 déportés communistes qui portaient des valeurs communautaires et de partage. De cette façon, les plus anciennes générations sont moins sujettes à sombrer dans des maladies mentales comme la dépression.
Mais les aspirations de la société actuelle vont-elles peu à peu réduire l'espérance de vie à Ikaria ? Dans le journal Le Monde, c’est une question que se posait Simos, un agriculteur octogénaire qui voit les habitudes et les intérêts des plus jeunes générations changer.
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