L’éclairage public a simultanément été éteint dans 90 communes de la Vallée du Pic du Midi, en Hautes-Pyrénées, pour profiter du spectacle exceptionnel qu’offre un ciel étoilé. La pollution lumineuse émise par l’activité humaine affecte de plus en plus les espaces naturels, notamment la voûte céleste. C’est pourquoi l’on assiste à de plus en plus d’initiatives comme celle menée dans la plus grande Réserve de Ciel Étoilé de France. Parlons Planète vous y emmène. 💫
Cap sur la Réserve Internationale de Ciel Étoilé du Pic du Midi
La Réserve Internationale de Ciel Étoilé du Pic du Midi, au cœur du Parc National des Pyrénées, se dédie à protéger et préserver “la qualité de la nuit”. En effet, les scientifiques ont démontré que ne pas pouvoir contempler les astres lorsqu’on lève les yeux au ciel a des conséquences sur notre santé, mais aussi sur la faune et la flore qui nous entourent.
C’est pourquoi la Réserve de Ciel Étoilé du Pic du Midi ainsi que les communes qui l’entourent sont engagées dans la lutte contre la pollution lumineuse. Avec le soutien d’Enedis, le 21 décembre 2023, 90 communes de la Vallée du Pic du Midi ont simultanément éteint leur éclairage public, soit 20 000 lampadaires. Cette démarche a pour objectif de réduire au maximum la pollution lumineuse et permet de sensibiliser la population sur ce phénomène.
“Plus qu’un simple objet d’étude scientifique, le ciel est aujourd’hui valorisé et protégé en tant que patrimoine naturel et culturel” explique l’organisation de la réserve du Pic du Midi. En 2015, le site a été la première des 4 Réserves de Ciel Étoilé certifiées par l’Association International Dark Sky en France.
Ce label reconnaît plus de 200 ciels étoilés dans le monde, repérés dans 22 pays au total. La certification Dark Sky désigne des lieux où la faune et la flore sont préservés de la pollution lumineuse et qui permettent une observation du ciel de qualité.
Biodiversité : l’impact de la pollution lumineuse
Le geste simple et naturel de lever les yeux et contempler les étoiles pourrait devenir de plus en plus rare. Aujourd’hui, seulement 20% de la population mondiale connaît encore des “nuits pures”, c’est-à-dire une nuit exempte des lumières de l’activité humaine.
Nicolas Bourgeois, le directeur général adjoint du Pic du Midi, explique que le phénomène de pollution lumineuse est extrêmement récent. En effet, l’éclairage public s’est considérablement développé à partir du XXème siècle, ce qui est venu bouleverser la biodiversité liée à la nuit.
D’après Enedis, l’éclairage public représente aujourd’hui 11 millions de points lumineux en France, soit 670 000 tonnes de CO2 par an, tandis que moins de 40% des communes éteignent leurs éclairages la nuit. La pollution lumineuse étant en constante augmentation, il est urgent de protéger la biodiversité nocturne, et dans le même temps de réduire les émissions de CO2 en faisant des économies d’énergie.
Et vous, quand avez-vous contemplé les étoiles pour la dernière fois ? ✨