Publié le 18 septembre 2025 par Elodie Santos
RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Selon les derniers rapports scientifiques, le réchauffement climatique s’accélère. À l’horizon 2100, la France pourrait voir sa température moyenne annuelle grimper de +4°C par rapport à l’ère préindustrielle. Un scénario jugé extrême, mais aujourd’hui utilisé comme référence pour préparer les politiques publiques et les stratégies d’adaptation. Ce réchauffement de référence, appelé TRACC (trajectoire de référence pour l’adaptation au changement climatique), n’est pas choisi par hasard. Il part du principe que la trajectoire actuelle des émissions de gaz à effet de serre nous mène bien au-delà de l’Accord de Paris, qui vise +2°C.

Un pays plus chaud toute l’année

L’Accord de Paris fixe un objectif : limiter la hausse à +2°C. Mais le Conseil national de la transition écologique (CNTE) demande à l’État de se préparer à +4°C en France. Cela ne veut pas dire +4°C chaque jour. En réalité, les étés grimperaient beaucoup plus haut. Selon Météo-France, on pourrait atteindre +5°C en moyenne estivale, et +3°C en hiver.

La France s’est déjà réchauffée de +1,7°C depuis la fin du XIXe siècle, contre +1,2°C pour la moyenne mondiale. Notre position géographique en Europe explique cette accélération.

Des étés caniculaires comme norme

Si ce scénario se réalise, un été moyen en 2100 ressemblerait à la canicule de 2003, mais sur plusieurs semaines, et ce… chaque année.

Les vagues de chaleur seraient 5 fois plus nombreuses qu’aujourd’hui. La saison chaude commencerait plus tôt et se terminerait plus tard.

Les nuits tropicales (températures > 20°C) deviendraient courantes.

  • Nord de la France : 40 à 50 nuits tropicales par an.
  • Pourtour méditerranéen : plus de 90.

Ces conditions extrêmes favoriseraient les feux de forêt, fragiliseraient la santé humaine et accéléreraient la prolifération de moustiques porteurs de maladies comme la dengue ou le chikungunya.

Sécheresses, pluies extrêmes et montée des eaux

  • Sécheresses : dans le sud et l’ouest, elles pourraient durer plus d’un mois. L’agriculture souffrirait : moins d’eau, moins de rendement, fruits plus petits, abandon de certaines cultures comme le blé dans certaines zones. Les forêts dépériraient, plus vulnérables aux insectes et aux maladies.
  • Pluies extrêmes : le nord du pays recevrait +20 % de précipitations violentes, provoquant inondations et dégâts sur les réseaux d’eau et d’électricité.
  • Montée des eaux : +1 mètre en moyenne, menaçant directement les côtes de la Manche, l’Atlantique et la Gironde. Certaines zones littorales pourraient devenir inhabitables.

La neige, souvenir du passé

Les stations de ski des Alpes et des Pyrénées fermeraient progressivement, faute d’enneigement. Les glaciers français disparaîtraient presque totalement.

Ce manque de neige réduirait aussi les réserves d’eau en été, aggravant les tensions autour de la ressource.

Les villes qui se réchaufferont le plus… et le moins

Toutes les régions ne seront pas touchées de la même façon. Selon les projections climatiques, certaines villes vont voir leurs températures grimper beaucoup plus vite.

Les villes qui se réchaufferont le plus 🥵:

  • Castres : +3,5°C moyenne annuelle
  • Aix-en-Provence : +3,6°C
  • Albi : +3,6°C
  • Alès: +3,6°C
  • Montélimar : +3,8°C 

Les villes qui se réchaufferont le moins 🥶:

  • Beauvais : +1,9°C moyenne annuelle
  • Cherbourg : +2,6°C
  • Dunkerque : +2,7°C
  • Calais : +2,7°C
  • Le Havre : +2,7°C

S’adapter… mais aussi agir

Face à ce scénario, l’État prépare un nouveau Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC).

Parmi les priorités :

  • Réviser les normes de construction pour résister à la chaleur et aux inondations.
  • Adapter les cultures agricoles.
  • Protéger les zones côtières et anticiper les déplacements de population.
  • Renforcer les réseaux d’eau et d’énergie.

Mais l’adaptation seule ne suffira pas. Réduire nos émissions de gaz à effet de serre reste la clé pour éviter de dépasser ce cap des +4°C.

Chaque dixième de degré compte. Plus on agit tôt, plus on évite le pire.

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