Au cours de la période de 1990 à 2020, les inégalités d’émissions de gaz à effet de serre et les événements climatiques extrêmes apparus ont été étudiés, et mis en lumière dans article intitulé "High-income groups disproportionately contribute to climate extremes worldwide", publié par Nature Climate Change. Cette étude montre à quel point l'impact des humains les plus riches sur le réchauffement climatique notamment dans les pays peu développés est inégal. Deux tiers des émissions responsables du fléau sont en effet causées par les 10 % des personnes les plus riches du monde. Parlons Planète vous en parle.
Les plus riches au coeur du problème
Selon une étude de l’INSEE publiée en 2022, un Français émet en moyenne 5,8 tonnes de CO₂ par an. Mais cette moyenne cache d’énormes écarts. D’après l’étude de Nature Climate Change, les 10 % les plus riches dans le monde émettent environ 6,5 fois plus que la moyenne, et le 1 % le plus riche, jusqu’à 20 fois plus. En ramenant ces données à l’échelle française, cela représenterait environ 38 tonnes par an pour les 10 % les plus aisés, et 116 tonnes pour le 1 % le plus riche. Ce sont des nombres disproportionnés qui révèlent bel et bien l’inégalité climatique qui pèse sur la planète.
Pour vous donner une idée, les milliardaires résident principalement aux États Unis, dans des villes comme New York ou Los Angeles, également sur le continent asiatique, dans des États comme Shanghaï, Singapour, Hong Kong, Shenzhen, mais aussi en Europe à Londres.
Comment les activités des plus riches ont un impact sur le réchauffement climatique ?
Si les plus riches jouent leur rôle dans le dérèglement climatique, c’est principalement à cause de leur consommation privée et de leurs investissements. Ils ont généralement des modes de vie à forte empreinte carbone, avec des déplacements en avion privés, la consommation de biens de luxe, la possession de multiples résidences et les investissements dans des industries polluantes.
Pourquoi parle-t-on d’injustice climatique ?
Selon les mots du média The Conversation, l’injustice climatique : “c’est le fait que les pays les plus touchés par les catastrophes naturelles sont généralement ceux qui ont le moins pollué.” Les nuages de pollution n’ont pas de frontières comme les pays en ont entre eux. Ils se propagent donc de façon totalement inégale jusqu'à atteindre les pays les plus vulnérables. Prenons l’exemple du continent africain qui comme d’autres régions du monde est particulièrement exposé aux conséquences du réchauffement climatique, alors qu’il ne contribue que très peu aux émissions mondiales de CO₂.
Les vagues de chaleur extrêmes et les sécheresses prolongées y provoquent des pénuries d’eau, la baisse des rendements agricoles, voire des famines dans certaines régions. Ces phénomènes climatiques fragilisent de fait l’accès à la nourriture, à l’eau potable et aux soins. Ils alimentent aussi des tensions sociales et des déplacements forcés qui obligent des milliers de personnes à fuir vers des zones pouvant offrir de meilleures conditions de vie. Le prix que ces populations paient pour les émissions de gaz à effet de serre, dont elles sont les moins responsables, est dramatique.
💡 Le saviez-vous ? Entre 1850 et 2021, les pays les moins avancés ont participé à hauteur de 6% au réchauffement climatique, alors que les États Unis, eux seuls, ont participé à hauteur de 17%.
Finalement, ce que cette étude rappelle, c’est que tout le monde n’est pas responsable de la crise climatique de la même manière. Et, ce sont souvent ceux qui ont le moins pollué qui paient le plus cher. C’est une réalité injuste qu’on ne peut ignorer. Il ne s’agit pas de pointer du doigt pour diviser, mais de reconnaître que certains ont plus de moyens, plus d’impact… donc aussi plus de responsabilités. Réduire les émissions des plus riches et soutenir les pays les plus touchés, c’est une question d’équité.