Publié le 15 avril 2024 par Elodie Santos
Voiture électrique

En mars 2023, l'Union européenne validait la fin des ventes de voitures thermiques neuves à partir de 2035, au profit de l’électrique, dans le but d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Mais à l'approche des élections européennes, cette décision est remise en question. En effet, certains automobilistes ne voient pas d'un bon œil la voiture électrique. Ils critiquent le processus de fabrication, notamment celui des batteries, composées de métaux lourds et rares. Alors, est-ce que les voitures électriques polluent plus que les voitures thermiques ? Parlons planète répond à la question ! 🚗⚡

La voiture électrique est plus polluante au moment de sa fabrication

Lors de sa production, la voiture électrique est loin d'être vertueuse. En effet, à ce stade, elle émet environ 50 % de CO2 de plus que son homologue thermique.

Ce phénomène s'explique principalement par la fabrication des batteries, un processus qui nécessite l'extraction et le traitement de matériaux tels que le cobalt, le graphite, le lithium, ou encore le nickel. Ces métaux doivent souvent être extraits à des milliers de kilomètres, ce qui demande une quantité considérable d'énergie, sans parler de l'eau et des adjuvants chimiques utilisés, néfastes pour l'environnement.

Mais une fois sur la route, qui gagne ?

Lorsque l’on prend en compte l'ensemble de la durée de vie du véhicule, la balance penche en faveur de la voiture électrique. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : la version électrique émet 3 à 4 fois moins de CO2 que la thermique. Mais à condition qu’elle soit utilisée sur le long terme. Voici pourquoi :

En France, il a été démontré qu'il faut parcourir entre 30 000 et 40 000 kilomètres, soit environ 3 ans d'utilisation, pour que la voiture électrique compense ses émissions initiales et devienne plus écologique que son homologue thermique hybride.

Ce que dit l’ADEME

L'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME) a mené une étude approfondie sur le sujet. Selon leur rapport de 2022, les voitures électriques peuvent avoir un impact carbone 2 à 3 fois inférieur à celui d'un modèle thermique similaire. Mais cela dépend de certaines conditions :

  1. Le véhicule ne doit pas être trop lourd : Les SUV et les 4X4 urbains sont particulièrement pointés du doigt. On privilégiera les modèles plus légers, qui ont tendance à consommer moins d'énergie, ce qui réduit leur empreinte carbone.
  2. La batterie doit être de taille raisonnable : Une capacité inférieure à 60 kilowattheures est recommandée. Cela peut vous sembler peu, pourtant elles peuvent assurer une autonomie de 450 km. Amplement suffisant lorsque l’on sait qu’un ménage français s’éloigne à plus de 250 km de son domicile seulement 2 à 3 fois par an.

En somme, la voiture électrique pollue largement moins que la thermique, sous réserve qu'elle soit légère et utilisée sur le long terme. Toutefois, avec l'émergence de nouvelles technologies visant une production décarbonée des voitures électriques, elles pourraient devenir plus écologiques que les thermiques dès leur stade de fabrication.

Une avancée encourageante lorsque l’on sait qu’aujourd’hui, les ventes de voitures électriques dépassent le diesel en Europe