Publié le 3 novembre 2025 par Manon Giroux
Vêtements : ce qu'il faut savoir sur le nouvel éco-score textile

Vous ne l’avez peut être pas encore remarqué mais depuis le 1 er octobre 2025, un nouvel affichage apparaît sur les articles de prêt à porter vendus en France, dans les magasins et en ligne sur leur site internet. Cette nouvelle étiquette est l'éco-score textile ! À l’instar de l'éco score alimentaire ou de l'éco score environnementale, l'éco score textile a été mis en place pour inciter le consommateur à comparer les produits et effectuer des choix plus responsables. 🪻

L’industrie textile et les gaz à effet de serre

Au début des années 2000, la fast fashion s’impose progressivement. Les prix des vêtements chutent, le pouvoir d’achat augmente, et les stratégies marketing se perfectionnent. En quelques années, ces changements entraînent une véritable explosion du secteur textile à l’échelle mondiale. 🛍️

Entre 2000 et 2014, la production de vêtements a tout simplement doublé. Aujourd’hui, la consommation européenne de textiles figure parmi les principales sources de pression environnementale. Elle représente en effet la quatrième cause d’impact sur le climat dans l’Union européenne, juste après l’alimentation, le logement et les transports.

L’industrie du textile est désormais considérée comme l’une des plus polluantes au monde, responsable d’environ 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit plus de 4 milliards de tonnes de CO₂ et gaz équivalents chaque année (source : ADEME)

Les objectifs du l'éco score textile

Formalisé par la loi Climat et Résilience du 22 août 2021, l’éco-score textile a plusieurs objectifs. 

Il informe sur le coût environnemental 

L’éco-score textile est d'abord voué à informer sur le coût environnemental des vêtements. 

Comme l’explique le gouvernement, le coût environnemental d’un produit correspond à l’ensemble des “impacts générés tout au long de son cycle de vie depuis l’approvisionnement des matières, aux différentes étapes de fabrication, en passant par son transport, jusqu’à sa fin de vie en tant que déchet.”

Comment se calcule le coût environnemental ?

L’affichage environnemental repose sur une approche dite de Product Environmental Footprint (PEF), ou “empreinte environnementale des produits”. Comme expliqué ci-dessus, ce modèle vise à mesurer, de manière scientifique et transparente, les impacts environnementaux du vêtement tout au long de son cycle de vie. 👘

Chaque article est évalué selon plusieurs points d’impact définis par la réglementation, permettant d’obtenir un score environnemental global. Ce score se traduit ensuite sous la forme d’un affichage clair et lisible pour le consommateur. Le calcul réalisé pour atteindre le score final prend compte des critères suivants :

  • Les émissions de gaz à effet de serre qui est l’indicateur principal du réchauffement climatique et de la pollution atmosphérique ;
     
  • Les atteintes à la biodiversité qui mesure l’influence de la production textile sur les écosystèmes naturels ;
     
  • La consommation d’eau et de ressources naturelles qui est liée à la culture du coton ou à la fabrication des fibres synthétiques ;
     
  • La durabilité des vêtements qui est évaluée à travers leur qualité, leur longévité et leur réparabilité ;
     
  • Les pollutions des milieux qui eglobe les effets des produits chimiques sur les sols, les eaux et l’air.

Vous l’aurez compris, à l’image d’un prix ou d’un score carbone, le coût environnemental exprime la charge réelle d’un produit sur l’environnement. 🌲

Il aide à comparer les produits entre eux

Pour les consommateurs les plus soucieux de leur empreinte carbone, l'éco-score textile peut d’abord servir de guide pour effectuer des choix plus responsables. Il a en effet été mis en place pour aider les acheteurs à comprendre l’impact environnemental des produits.

Ce qu’il faut comprendre c’est que plus l’éco-score textile est bas, plus le produit a un faible impact environnemental. Ce nouvel indicateur prend compte de l’empreinte carbone, la consommation d’eau, les émissions de gaz à effet de serre, ou encore la durée de vie du vêtement. Grâce à cette notation, les consommateurs peuvent comparer les articles selon leur durabilité écologique et favoriser une consommation responsable.

👠 À Marseille, un événement de mode plus responsable : 

Slow fashion week à Marseille, l'événement de mode écoresponsable

Incite les marques à mieux produire

La mise en place de l’éco-score textile, actuellement fondée sur le volontariat des marques, peut aussi être vue comme un levier de transformation dans l’industrie de la mode. Une marque qui décide d’afficher une étiquette environnementale sur ses produits est sans doute plus transparente qu’une autre qui ne le fait pas. Ce n’est peut être qu’une généralité, mais c’est de cette manière que beaucoup de personnes pensent. Dans ce contexte, l'éco score peut encourager les entreprises à repenser leurs modes de production pour réduire leur impact écologique.

Aujourd’hui, un bon score peut se révéler comme un argument caractéristique d’un engagement en faveur de pratiques responsables avec des choix de matières premières durables, limitation des émissions de CO₂, amélioration de la traçabilité ou encore réduction de la consommation d’eau. À l’inverse, un mauvais éco-score peut entacher l’image de la marque, notamment auprès des consommateurs les plus sensibles aux enjeux de la transition écologique et de la mode durable. 

Il incite les acheteurs a consommer mieux

Enfin, l’éco-score vise à changer les comportements d’achat. La mise en lumière de l’impact environnemental d’un  vêtement est une façon de sensibiliser les consommateurs aux conséquences écologiques de leurs choix. C’est une transparence qui favorise la prise de conscience face à la surconsommation liée à la fast fashion et l'ultra fast fashion. Contrairement au greenwashing qui lui repose sur des arguments marketing, l’éco-score textile s’appuie sur des données scientifiques et vérifiables. 🔬

L'affichage éco-score textile s’inscrit aux côtés de la loi anti-fast fashion, de la montée des achats de seconde main ou encore de l’intérêt croissant pour les matières durables. Si chacune des parties contribue, à son échelle, à réduire l’empreinte du textile sur la planète, alors peut-être que la mode polluera un peu moins et que la planète ira un peu mieux.

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