Il y a dix ans, beaucoup doutaient. Interdire les sacs plastiques gratuits à la caisse ? Pour certains, ce n’était qu’une mesure symbolique. Pourtant, dix ans plus tard, le résultat est là : la pollution plastique recule, les chiffres le prouvent.
Interdiction des sacs gratuits : un pari gagnant
En 2016, la France, suivie par d’autres pays, interdit la distribution gratuite de sacs plastiques. Beaucoup pensaient que ce geste ne changerait pas grand-chose. Mais dix ans plus tard, les chiffres montrent l’inverse.
En France, l’usage des sacs plastiques fins est passé de 12 milliards en 2014 à environ 3,2 milliards en 2023. Chaque habitant en utilise encore, mais quatre fois moins qu’avant.
De l’autre côté de l’Atlantique, les États-Unis ont, eux aussi, réduit leur consommation : 6 milliards de sacs plastiques évités en dix ans. Pour donner une idée, alignés les uns aux autres, ils feraient 42 fois le tour de la Terre.
Des plages plus propres, des animaux mieux protégés
Moins de sacs plastiques, c’est moins de pollution directe. Les plages sont aujourd’hui 47 % moins polluées par le plastique qu’il y a dix ans. Et la faune en bénéficie : un tiers d’animaux marins en moins meurt étouffé ou blessé par des déchets plastiques.
Il faut rappeler que, dix ans plus tôt, 100 % des tortues marines étudiées contenaient du plastique dans leur organisme. Une statistique glaçante qui montre à quel point ce geste simple – refuser un sac – peut sauver des vies.
Et maintenant, place au traité mondial
Entre 2022 et 2024, cinq sessions de négociations de l’ONU ont réuni 176 pays, pour élaborer le premier traité international contre la pollution plastique. Objectif : mettre fin à ce fléau d’ici 2040.
La France, au sein de la Coalition de la haute ambition, défend un texte fort :
- réduction de la production de plastiques vierges (PPP),
- interdiction des produits les plus nocifs pour la santé et l’environnement,
- recyclage renforcé,
- principe pollueur-payeur.
Si ce traité voit le jour, ce sera une étape décisive, comparable aux accords climatiques, pour protéger durablement océans, écosystèmes et santé humaine.
Un combat loin d’être terminé
Soyons clairs : le plastique n’a pas disparu. Il reste partout, dans les sols, dans l’air, jusque dans nos assiettes. Mais l’interdiction des sacs gratuits prouve une chose : quand la volonté politique existe, et que les citoyens suivent, la nature retrouve peu à peu son souffle.
Dix ans après, le message est simple : un petit changement peut en entraîner de grands. Le plastique recule, et avec lui, une partie des menaces qui pèsent sur notre planète bleue.
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