Publié le 12 janvier 2024 par Elodie Santos
Le rat, une espèce invasive

Les écosystèmes de notre planète font face à une menace croissante : les espèces invasives, ou autrement dit, les espèces exotiques envahissantes. Un rapport dressé par l'IPBES, le groupe d'experts international, parfois surnommé le "GIEC de la biodiversité", met en lumière les dix principales espèces qui perturbent nos écosystèmes et propose des solutions pour faire face à cette menace grandissante.

La lutte contre les espèces invasives : un défi permanent

Les 86 experts de 49 pays de l’IPBES ont révélé l'existence de pas moins de 37 000 espèces exotiques à travers le monde. Ces espèces, introduites dans certaines régions par l'activité humaine de manière volontaire ou non, comprennent environ 3 500 espèces exotiques envahissantes. Le problème, est que leur arrivée joue un rôle majeur dans 60 % des extinctions de plantes et d'animaux sur la planète.

Mais de quelles espèces parle-t-on, au juste ? Selon l'IPBES les 10 espèces exotiques envahissantes les plus répandues dans le monde sont :

  • La jacinthe d'eau Pontederia crassipes : présente dans 74 régions ;
  • Le lantanier Lantana camara, un arbuste : 69 régions ;
  • Le rat noir Rattus rattus : 60 régions ;
  • Le faux mimosa Leucaena leucocephala : 55 régions ;
  • La souris grise Mus musculus : 49 régions ;
  • Le rat surmulot Rattus norvegicus : 48 régions ;
  • Le ricin commun Ricinus communis : 47 régions ;
  • L'ailante glanduleux Ailanthus altissima, un arbre : 46 régions ;
  • Le robinier faux-acacia Robinia pseudoacacia : 45 régions ;
  • L'herbe du Laos Chromolaena odorata : 43 régions.

Outre les conséquences sur la biodiversité, les espèces exotiques envahissantes ont également un impact économique significatif.

Un impact économique énorme

Qu'il s'agisse du secteur de l'agriculture, de la pêche ou de la gestion des ressources naturelles, les espèces invasives ont des répercussions financières majeures à l’échelle de la planète. L'IPBES estime leur coût annuel à 423 milliards de dollars, « et il augmente de façon exponentielle : il est multiplié par quatre tous les dix ans », insiste Franck Courchamp, chercheur au CNRS et auteur de l'IPBES.


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Cependant, des solutions existent

Heureusement, le rapport de l'IPBES n'est pas simplement alarmant, il propose aussi des solutions pour contrer ce fléau. Les experts préconisent notamment de renforcer les mesures de prévention. Comment ? En mettant en place des réglementations plus strictes sur le commerce d'espèces exotiques.

Parallèlement, des efforts de gestion sur le terrain - comme l’éradication, sont nécessaires pour contrôler les populations d’espèces invasives déjà établies. D’autres méthodes innovantes, telles que la bio-ingénierie, sont également explorées pour contenir ces envahisseurs sans nuire aux espèces locales.

Par ailleurs, la COP15 sur la biodiversité, qui s'est tenue en décembre 2022 à Montréal, a fixé pour objectif de réduire l'introduction et l'implantation des principales espèces exotiques envahissantes de 50 % d'ici à 2030.