Publié le 12 mai 2025 par Elodie Santos
mammouth laineux

Et si l’animal emblématique des temps glaciaires revenait à la vie ? Aujourd’hui, ce n’est plus seulement de la science-fiction. Grâce aux progrès de la génétique, le mammouth laineux pourrait bien faire son retour. Mais est-ce vraiment possible ? Et surtout, est-ce une bonne idée ? On vous explique tout.

Le mammouth, star du froid

Le mammouth laineux (Mammuthus primigenius) est une espèce disparue depuis près de 4 000 ans. C’était un grand mammifère, cousin de nos éléphants actuels. Il vivait en Amérique du Nord, en Europe et en Asie, notamment sur l’île de Wrangel, où les derniers mammouths ont survécu quelques milliers d’années après la majorité de leurs congénères.

Doté d’un pelage épais, de longues défenses, et d’une résistance au froid hors du commun, il a traversé les millions d’années de glaciation avant de disparaître. Les causes ? Un mélange de changement climatique, de la fin de la période glaciaire et de chasse intensive. Aujourd’hui, il intrigue encore les chercheurs, les passionnés, et même les artistes. En France, on peut voir ses représentations dans des sites comme la grotte de Rouffignac ou à la galerie de paléontologie.

Ressusciter le mammouth, vraiment ?

Depuis plusieurs années, des scientifiques veulent faire renaître cet animal mythique. L’idée est simple (sur le papier) : récupérer l’ADN de mammouths bien conservés dans le pergélisol sibérien, et l’utiliser pour modifier l’ADN d’un éléphant d’Asie, son plus proche parent.

Le but ? Créer une espèce hybride : pas exactement un mammouth, mais un éléphant laineux, capable de vivre dans le froid, avec des caractéristiques proches de celles de ses ancêtres. C’est ce qu’on appelle la désextinction.

Une souris qui change tout

Récemment, une équipe de la société américaine Colossal Biosciences a annoncé une nouvelle étonnante : la naissance de "souris laineuses". En modifiant sept gènes, les chercheurs ont créé des souris au pelage long, ondulé, avec une meilleure tolérance au froid. Ces gènes sont directement inspirés de ceux du mammouth laineux.

C’est un petit pas pour une souris, mais un grand pas pour la recherche. Cela montre qu’on peut modifier le code génétique pour recréer certains traits disparus. Et cela rapproche l’objectif final : ressusciter le mammouth.

Pourquoi faire revenir le mammouth ?

C’est la grande question. Pourquoi vouloir faire revenir une espèce disparue depuis des milliers d’années ? Il y a plusieurs raisons :

  1. Lutter contre le réchauffement climatique : selon certains chercheurs, des troupeaux de mammouths pourraient piétiner la neige et aider le sol gelé à rester froid, limitant ainsi la fonte du pergélisol. Ce serait une sorte de bouclier naturel contre le réchauffement.
     
  2. Faire avancer la science : ces travaux sur le génome servent aussi à mieux comprendre la vie, l’évolution, et peuvent aider à sauver d’autres espèces menacées.
     
  3. Restaurer des écosystèmes : en Amérique du Nord ou en Sibérie, certains pensent que le retour de grands animaux comme le mammouth pourrait rééquilibrer les milieux naturels.

Mais aussi des doutes

Tout le monde n’est pas convaincu. Certains estiment que ces recherches coûtent cher, prennent du temps, et que ces moyens pourraient être mieux utilisés pour protéger les espèces vivantes aujourd’hui, comme l’éléphant d’Afrique ou l’éléphant d’Asie, tous deux en danger.

D’autres craignent également des problèmes éthiques ou écologiques : peut-on vraiment "jouer à Dieu" ? Et si le "mammouth" ainsi créé souffrait ? Ou bouleversait son environnement ?


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Un réel clonage du mammouth ? Pas vraiment

Il faut bien comprendre une chose : on ne va pas créer un mammouth pur, identique à ceux d’il y a 10 000 ans. Ce sera un mélange entre un éléphant et un mammouth, une nouvelle espèce. Elle sera proche du mammouth, mais ce ne sera pas "le vrai".

Ce genre d’hybride ne pourra probablement pas vivre comme autrefois. Il faudra un suivi médical, des zones protégées, de la nourriture adaptée… Ce ne sera pas un retour à la vie sauvage, mais plutôt un prototype vivant.

Quelle suite pour ce projet ?

Le projet avance. D’ici quelques années, on pourrait voir naître le premier éléphanteau "laineux". Si c’est un succès, d’autres pourraient suivre. Mais avant d’avoir un troupeau de mammouths dans la toundra, il faudra du temps. Beaucoup de tests, de validations, et sûrement des débats publics.

Pour les passionnés, il est même possible de faire un don à ces projets, via les sites des entreprises concernées. D'autres peuvent contribuer en soutenant la recherche en génétique, ou en s’informant simplement.