Publié le 24 octobre 2023 par Claire Garcés
Les vaches dans les prairies peuvent atténuer le réchauffement climatique

On parle souvent des vaches comme grandes contributrices au réchauffement climatique. C'est bien vrai, l’élevage bovin est l’un des plus polluants en France et dans le monde. Pourtant, contrairement à ce que l’on pourrait penser, les vaches peuvent compenser leur impact carbone. Comment ça ? En broutant de l’herbe… Les prairies françaises se réinventent et pourraient changer la donne. Découvrez comment ces espaces se convertissent en véritables puits de carbone. 

L’élevage bovin face aux enjeux écologiques

On entend beaucoup parler des émissions de dioxyde de carbone (CO2) mais n’oublions pas que le méthane (CH4) est le deuxième gaz à effet de serre (GES) le plus polluant au monde. En France, plus de la moitié des émissions de méthane émanent des vaches. En effet, au cours de leur processus de digestion, les vaches relâchent du méthane, ce qui contribue à la pollution de notre air.

Avant d’entrer dans les détails, rappelons quelques chiffres… Selon un reportage du quotidien Les Echos, l’élevage bovin en France émet 35 millions de tonnes d’équivalent CO2 et est responsable de 10% de nos émissions de GES. À l’échelle mondiale, c’est l’élevage qui pollue le plus devant l’élevage de porc et de volailles.

Est-il possible de réduire l’impact écologique des ruminants ? La réponse est oui, et c’est ce que démontrent de plus en plus d’éleveurs français en ramenant leurs vaches aux pâturages. Une alimentation basée sur l’herbe, aliment pour lequel l’organisme des vaches est conçu, semble être une solution.

Limiter l'impact des vaches sur le réchauffement climatique : zoom sur les prairies

Pourquoi un retour aux prairies ?

Jusqu’au années 1970-1980, les vaches étaient principalement nourries d’herbe. Puis, afin d’augmenter leur productivité, leur alimentation s’est diversifiée et se constitue désormais de céréales. Quel est le problème ? Les productions de céréales telles que le maïs, le colza ou le soja demandent beaucoup d’eau ou impliquent parfois une déforestation avant d’exploiter la terre. Et lorsque l’on ne produit pas les céréales, on les importe d’autres pays, ce qui pollue également.

Face à ce fonctionnement, un retour aux prairies semble être une solution plus éco-friendly ! En effet, l’herbe améliore l’autonomie alimentaire des ruminants tout en réduisant leur empreinte carbone. Alors, comment ça marche ?

Les prairies, un puits de carbone : comment ça fonctionne ?

Grâce à la photosynthèse, l’herbe capte le CO2 et le conserve enfoui dans le sol. Avec les forêts, les prairies sont les principaux puits de carbone de la planète. Alors, que viennent faire les vaches là-dedans ? Et bien, pour qu’une prairie puisse emmagasiner du carbone, il faut que l’herbe pousse et se régénère. En pâturant, les ruminants favorisent ces puits de carbone et permettent au CO2 de s’enfouir sous terre. Pour résumer : en broutant de l’herbe, les vaches réduisent les émissions de CO2, ce qui compense l’équivalent en méthane qu’elles relâchent dans l’air.

Cet équilibre est le fruit du travail de l’éleveur, qui s’occupe de gérer ses troupeaux et ses pâturages, afin que les vaches mangent suffisamment d’herbe pour se nourrir tout en laissant aux prairies le temps de se régénérer.

L’avantage des prairies en chiffres

Contrairement aux zones de grandes cultures, dont les sols peuvent absorber jusqu’à 40 tonnes de carbone par hectare, les dénommés puits de carbone (à savoir, les prairies et les forêts) captent 80 tonnes de carbone par hectare, soit le double. Pour vous faire une idée, France Info a partagé ce comparatif : 1 hectare de prairie capture en une année l’équivalent en CO2 de 4 aller-retours Paris-New York en avion pour un passager, alors qu’une vache rejette seulement l’équivalent en CO2 de deux aller-retours.

Le calcul est vite fait… En adoptant un mode d’alimentation basé sur l’herbe, les vaches peuvent compenser leur impact sur le climat. En investissant dans les prairies de France, le secteur de l’élevage bovin pourrait significativement réduire son empreinte carbone. D’après Les Echos, l’exploitation de tout le potentiel des prairies permettrait à la France d’absorber 3,8 millions de tonnes de CO2 par an de plus !

Découvrez la vidéo des Echos à ce sujet

Les limites à ce mode d’alimentation

Bien qu’une alimentation 100% herbe pour les bovins présente de nombreux avantages, certains facteurs peuvent limiter l’application de ce modèle. La limitation des émissions de méthane que permet cette alimentation est une mesure qui n’est efficace qu’à court terme. En effet, le CH4 reste dans l’atmosphère pendant environ 10 ans, contre 100 ans pour le CO2…

Aussi, la sécheresse se répand de plus en plus et affecte les terres, ce qui ralentit les productions. Afin d’être moins vulnérables face aux aléas climatiques, certains éleveurs font le choix d’avoir moins d’animaux, ce qui leur permet aussi de réduire leur impact sur le climat. En plus, réduire la production de bovins permettrait de rassembler les élevages uniquement dans les lieux où ils peuvent pâturer, comme les prairies.

Cependant, réduire la production impliquerait une hausse de l’importation, ce qui coûte cher aussi à l’environnement. Alors quelle solution ? Adopter ce modèle d’alimentation pour les bovins signifie accepter la réduction de la production et implique donc de réduire la consommation de produits laitiers ou de viande, issus de ce type d’élevage. Selon les données de l’Ademe, un repas contenant du bœuf équivaut à 14 repas végétariens en termes d’émissions de CO2. Voilà une autre raison de réduire sa consommation de viande


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Alors, c’est une bonne nouvelle ?

Oui ! Pour résumer, la vache peut aider à sauver le climat en favorisant l'absorption de CO2 par les prairies tout en réduisant ses émissions de méthane. Avec cela, on peut espérer freiner la hausse des températures dans les années à venir ! Mais le “tout à l’herbe” n’est pas une solution viable tant que nous ne changeons pas nos habitudes alimentaires de façon globale et durable.