Publié le 5 février 2024 par Claire Garcés
Epreuve de surf des JO à Tahiti

Des athlètes venus du monde entier rêvent de surfer la mythique vague de Teahupo’o, sur l’île de Tahiti, lors des Jeux olympiques 2024. Les épreuves de surf sont programmées du 27 au 30 juillet prochain dans ce cadre spectaculaire en Polynésie française. Mais aujourd’hui, tout n’est pas rose sur le lagon bleu. Les préparatifs des JO lancent une vague de polémiques quant au non-respect des coraux et les défenseurs de l’écosystème marin montrent leur opposition. Parlons Planète vous explique.

Les préparatifs pour les épreuves de surf des JO 2024 à Tahiti 

Les épreuves de surf des Jeux olympiques 2024 se dérouleront sur l’île de Tahiti cet été, et les préparatifs inquiètent les associations environnementales. Les infrastructures que nécessite une telle compétition représentent un danger pour les récifs coralliens présents dans le lagon de Teahupo’o, lieu où se tiendra l’épreuve de surf.

Une tour en aluminium doit être construite afin d’accueillir une quarantaine de personnes, les juges de l’épreuve et des médias. Cette tour olympique viendrait remplacer une tour en bois, habituellement utilisée pour les compétitions de la World Surf League (WSL), qui a été jugée non conforme aux normes de sécurité. Le problème ? L’installation de cette nouvelle tour olympique endommage fortement la barrière de corail présente sur le site.

En effet, ériger cette nouvelle tour implique un forage du sol du lagon pour y couler les plots en béton qui serviront de fondations. Afin de réaliser les travaux, une barge doit se rendre sur la zone en question, à 450 mètres de la côte. La polémique n’a cessé de s'intensifier lorsqu’une barge a détruit des morceaux de corail lors de premiers essais techniques.

Astrid Drollet, secrétaire de l’association Vai Ara O Teahupo’o, témoigne “On entendait le craquement des coraux qui se brisaient sur la barge, qui touchait le corail.”

Au cœur de débats houleux, les organisateurs des JO 2024 ont revu en novembre le projet de tour et ont diminué le poids et la superficie initialement prévus. Les autorités des JO ont par ailleurs annoncé que les aménagements réalisés sur le site de Teahupo’o “disparaîtront après la compétition, à l’exception de la nouvelle tour des juges”, qui pourra servir à accueillir de grands événements de surf.


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Une opposition de masse face à la dégradation de l’écosystème marin

Face aux installations prévues pour l’épreuve de surf des Jeux olympiques, de nombreuses personnes manifestent en défense de l’écosystème marin. Parmi ces personnes : le président polynésien Moetai Brotherson. Ce dernier a interrompu les travaux de la tour des juges et a montré son soutien aux opposants locaux, pour qui la protection du lagon passe avant toute chose.

Sur place, des marches de contestation sont organisées et l’association Vai Ara O Teahupo’o a lancé une pétition en ligne en opposition à la nouvelle tour, qui recueille aujourd’hui près de 246 000 signatures. Une manifestation contre l’organisation de l’épreuve a même été organisée à San Diego, aux États-Unis, par l’Association internationale de surf (ISA).