Si vous vivez en Ile de France ou même dans certains arrondissement de Paris, vous vous êtes peut-être déjà demandés pourquoi des perruches aux couleurs vertes éclatantes et au bec rouge (très peu ressemblantes à nos oiseaux locaux) volent librement dans l’air et chantent comme si elles étaient au beau milieu de leur habitat naturel. Pour comprendre cet étonnant fait, il faut remonter dans les années 70, Parlons Planète vous explique. 🦜
L’arrivée de la perruche à collier dans le ciel francilien
Originaire d’Asie et d’Afrique Subsaharienne, la perruche à collier est une espèce exotique reconnaissable à sa couleur vert vif et son collier de plume noir et rouge, qu’arborent les males. Si en 2021, la Ligue pour la protection des oiseaux, comptait plus de 8 000 perruches en Ile-de-France, c’est parce qu’en 1974, une cinquantaine de ces oiseaux, initialement destinés à la vente en animaleries et chez des oiseleurs, se sont échappées d’un conteneur à l’aéroport d’Orly. Vingt ans plus tard, un incident similaire est survenu à Roissy-Charles-de-Gaulle. Depuis, les deux groupes grâce à leur bonne adaptation au climat local se sont rencontrés, se sont reproduits, et ont donné naissance à de nombreuses nouvelles colonies.
La perruche à collier est-elle une menace pour l'écosystème francilien ?
Aujourd’hui, une question revient régulièrement : la présence des perruches à collier, considérées comme “espèces exotiques envahissantes”, en région parisienne menace-t-elle l’écosystème local ? Pour y répondre, des chercheurs ont étudié leurs interactions avec les oiseaux urbains, notamment autour des ressources alimentaires. Les résultats rassurants ont démontré que les perruches ne semblent pas entrer en “compétition” directe avec les autres espèces pour la nourriture. Quant à leur reproduction, bien qu’elles nichent dans des cavités, les études montrent un impact très limité. En Belgique par exemple, seule la sittelle torchepot pourrait être légèrement affectée en cas de forte densité de perruches. Mais là encore, les chercheurs estiment que cette menace reste marginale comparée à d’autres facteurs bien plus préoccupants, comme la perte d’habitat due à l’urbanisation. Dans un entretien donné au Monde, l'écologue et spécialiste des oiseaux et des mammifères François Chiron, avait d’ailleurs confirmé que “Même si c’est l’espèce d’oiseau introduite la plus présente actuellement en Europe, elle ne semble pas être une menace pour l’avenir de l’avifaune.”
💡Bon à savoir : l’avifaune est l’ensemble des espèces d’oiseaux vivant dans une région donnée, de manière temporaire ou permanente. Elle constitue un indicateur de la biodiversité locale et reflète souvent l’état de santé des écosystèmes. L’avifaune inclut aussi bien les oiseaux sédentaires que les migrateurs, et varie selon les milieux (urbains, forestiers, humides, etc.).
Vous l’aurez compris, côté écologie, les perruches à collier n’apparaissent pas comme une menace pour la biodiversité locale. En revanche, leur présence a déjà fait parler les riverains qui se sont plaints de nuisances sonores dues à leur chant, notamment au moment du coucher dans les dortoirs collectifs. Il a aussi été remarqué qu’elles causaient parfois des dommages en milieu urbain, en s’attaquant par exemple aux arbres fruitiers dans les jardins ou les exploitations agricoles de proximité.