Publié le 4 mars 2024 par Elodie Santos
Nos animaux de compagnie polluent-ils ?

Les déclarations récentes de François Gemenne, membre du Giec, sur l'impact des animaux de compagnie sur la biodiversité et le climat ont créé un véritable buzz. Selon lui, les chats seraient une menace pour la biodiversité, tandis que les chiens impacteraient le changement climatique. Mais est-ce que ces affirmations sont vraiment fondées ? Il semblerait qu’il se soit basé sur de réelles études scientifiques parues ces 15 dernières années. Faisons un tour d'horizon et séparons le vrai du faux.

Tout d’abord les chats, de véritables prédateurs

Avec près de 15 millions de chats en France en 2022, nos amis félins représentent une réelle menace pour certaines espèces locales. Leur instinct de chasse est particulièrement mis en cause. En effet, des études américaines et françaises soulignent que les chats domestiques, ainsi que les errants, sont responsables de la mort de milliards d'oiseaux et de petits mammifères chaque année.

Pourtant, tout n'est pas noir. Dans les zones où les chats ne sont pas une espèce invasive, comme dans les campagnes, le chat est un prédateur parmi d'autres. N’oublions pas que les actions humaines, comme la déforestation ou la pollution, ont un impact beaucoup plus significatif sur la biodiversité que la simple présence de nos animaux de compagnie.

Les chiens, des grands pollueurs ?

Passons maintenant aux chiens, nos compagnons fidèles. Des études de 2009 venant tout droit des États-Unis, ont suscité la controverse en affirmant que la consommation de viande d'un chien moyen pollue deux fois plus qu'un SUV parcourant 10 000 km par an. Des conclusions similaires ont été tirées en 2017, indiquant que les chiens et les chats représentent 25% à 30% de l'impact environnemental de la consommation de viande aux États-Unis.

Cependant, ces conclusions ne font pas l'unanimité. Certains experts contestent ces hypothèses depuis que la Commission européenne a demandé aux industries d'aliments pour chiens et chats de réaliser une analyse de cycle de vie de leurs produits. Résultat : les croquettes, par exemple, ont une empreinte carbone plus faible que celle de la viande destinée à la consommation humaine. Pourquoi ? Car la nourriture pour animaux utilise les “restes” de l'abattage d'animaux destinés à la consommation humaine. Il s’agit donc d’un “recyclage” alimentaire.


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Les excréments de nos compagnons : un défi écologique à prendre au sérieux

Un autre aspect à considérer est la gestion des déchets de nos animaux de compagnie. Les excréments, souvent négligés, peuvent représenter un problème sérieux. Si mal gérés, ils peuvent contaminer les eaux souterraines et affecter la qualité du sol. Une gestion responsable des déchets animaux, par le biais de méthodes écologiques, est primordiale pour atténuer cet impact.

Comment réduire l'empreinte carbone de nos compagnons à quatre pattes ?

Alors, que faire pour réduire l'empreinte carbone de nos amis à fourrure ? La réponse n'est pas de se débarrasser d'eux, loin de là, mais plutôt d'adopter des pratiques plus durables.

La première d'entre elles consiste à contrôler leur nombre grâce aux opérations de stérilisation. Notamment concernant les chats qui, souvent, sortent non accompagnés par leurs maîtres. Autre possibilité : adopter son animal dans un refuge. Là encore, une belle manière de limiter le nombre de chiens et de chats en circulation.

Ensuite, il suffit de quelques gestes simples, comme limiter la suralimentation, choisir des croquettes à base de légumes, utiliser une litière biodégradable, ou encore jouer activement avec nos chats pour limiter leur besoin de chasse. Toutes ces solutions aident à atténuer leur impact sur l'environnement.

Et n'oublions pas que, malgré les efforts nécessaires que ces initiatives impliquent, les bienfaits que nos compagnons animaux apportent à notre santé mentale et physique sont inestimables. 🐶🐱