Publié le 20 juillet 2025 par Elodie Santos
Transformer les déjections en embryons : la solution pour préserver la biodiversité ?

Faire naître un animal à partir d’un simple échantillon de déjection ? Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est une piste sérieusement envisagée par des scientifiques de l’université d’Oxford. Leur objectif : récupérer des cellules encore actives dans les excréments d’animaux pour créer, en laboratoire, de nouveaux embryons. Une technique étonnante qui pourrait bien offrir une seconde chance aux espèces en voie d’extinction.

Des cellules cachées dans les excréments

Quand un animal fait ses besoins, il ne se débarrasse pas seulement des déchets. Ses excréments contiennent aussi des cellules provenant de son corps, notamment de ses intestins. Et parfois, certaines de ces cellules sont encore vivantes.

Les scientifiques ont découvert qu’ils pouvaient récupérer ces cellules, les étudier, et même les transformer. L’objectif ? Mieux comprendre la diversité génétique des espèces en danger… et peut-être, à terme, leur donner une nouvelle chance.

Créer des embryons en laboratoire

Pour tenter de sauver certaines espèces, les chercheurs misent sur une stratégie appelée "sauvetage génétique". Elle repose sur plusieurs techniques, dont la première consiste à analyser l’ADN contenu dans les cellules retrouvées dans les excréments. Cela permet de mieux connaître la diversité génétique des animaux et d’orienter les actions de conservation.

Une autre piste, bien plus audacieuse, vise à créer de nouveaux individus en laboratoire. Comment ? En utilisant le clonage. L’idée est d’insérer le noyau d’une cellule récupérée dans un ovule vide, puis d’implanter l’embryon dans une femelle porteuse. Le résultat : un animal génétiquement identique à celui dont la cellule provient.

Encore plus étonnant, les scientifiques espèrent transformer ces cellules en véritables gamètes, c’est-à-dire en ovules et en spermatozoïdes. Cela permettrait de concevoir un nouvel être vivant via fécondation in vitro, sans avoir à prélever les cellules reproductrices sur des animaux vivants. Plus besoin non plus de trouver un couple compatible. 


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Une méthode non invasive

L’un des avantages de cette technique, c’est qu’elle ne nécessite pas de capturer les animaux. Il suffit de collecter ce qu’ils laissent derrière eux. Cela évite le stress, les blessures ou les risques liés à la manipulation. C’est aussi un moyen de préserver des espèces très rares, sans perturber leur mode de vie.

De vrais progrès… mais encore des défis

L’idée est belle, et les résultats commencent à apparaître en laboratoire. Des tests ont déjà été faits sur des souris, des éléphants, et même des rhinocéros. Mais il reste encore beaucoup à faire. Il faut traiter de grandes quantités de matière, en éliminer les bactéries, et apprendre à faire grandir ces cellules fragiles.

De plus, cette approche ne doit pas faire oublier l’essentiel : pour sauver les animaux, il faut surtout protéger leurs habitats, lutter contre le braconnage et le réchauffement climatique.

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