Publié le 29 janvier 2024 par Claire Garcés
Algues qui permettent de produire de l'énergie solaire

Parfois appelées le “nouvel or vert”, les microalgues se développent de plus en plus pour leurs multiples propriétés utilisées dans le secteur alimentaire, cosmétique et pharmaceutique. Pour leur production, une nouvelle pratique a vu le jour : l’algovoltaïsme. Ce terme est décliné de l’agrivoltaïsme et désigne un nouveau système de production qui implique l’énergie solaire. Parlons Planète vous en dit davantage sur cette innovation.

L’algovoltaïsme, une nouvelle pratique de l’agrivoltaïsme

L’agrivoltaïsme est une pratique qui se développe depuis les années 2000 dans plusieurs pays d’Europe et qui consiste à combiner la production agricole et l’énergie photovoltaïque. Qu’ils s’agissent de cultures ou d’élevages, les installations agrivoltaïques sont des parcelles sur lesquelles la production agricole coexiste avec des panneaux photovoltaïques. Cette pratique permet de concilier les enjeux de la transition agricole (augmenter la production en réduisant les produits phytosanitaires) et de la transition énergétique (en déployant l’énergie solaire).

L’algovoltaïsme est une nouvelle pratique déclinée de l’agrivoltaïsme, qui consiste à produire des microalgues à usage alimentaire, cosmétique ou pharmaceutique, tout en produisant de l’électricité solaire. En effet, la culture d’algues se développe de plus en plus afin d’exploiter leurs nombreuses propriétés. Les algues peuvent être utilisées comme compléments nutritifs dans le secteur alimentaire mais aussi dans le secteur cosmétique ou pharmaceutique pour leurs propriétés hydratantes et antioxydantes.

Comme le souligne le département des Sciences de l’Université Sorbonne dans un dossier dédié, “Les microalgues offrent un potentiel d’innovation extraordinaire pour les secteurs de l’environnement, de l’alimentation et de l’énergie de demain”.


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Un premier système algovoltaïque mis en place en Italie

Le projet de cultures algovoltaïques a vu le jour en Italie grâce au travail d'ENEA et d'Enel Green Power, qui ont signé un accord en mai 2021 pour créer une usine pilote algovoltaïque à Portici (Naples).  Depuis septembre dernier, le système photovoltaïque est opérationnel et l’expérimentation se déroule en collaboration avec le département d’agriculture de l’Université Federico II de Naples.

Comment cela fonctionne ? Le système est composé d’une surface de 40 m2 de modules photovoltaïques, d’une puissance de 7 kWc. Les microalgues poussent juste en dessous, à l’ombre des rayons directs du soleil. Elles grandissent à l’intérieur de photobioréacteurs, des tubes en verre disposés en deux colonnes verticales parallèles et reliées en un seul et même circuit. À l’intérieur des tubes, il y a une solution aqueuse qui permet le développement des microalgues. Une fois suffisamment denses, elles sont récoltées à l’aide d’une centrifugeuse.

Ce système de culture d’algues intégré à l’installation photovoltaïque est entièrement automatisé et permet, selon les estimations, une production annuelle de 30 kg d’algues séchées. Commercialisée, cette production pourrait se vendre entre 100 et 600 € / kg. Bien qu’il soit encore en développement, le système algovoltaïque est très prometteur.

D’après les premières observations, l'algovoltaïsme est une pratique particulièrement efficace, à grande valeur environnementale. En effet, les algues absorbent du dioxyde de carbone qu’elles transforment en biomasse, grâce à la photosynthèse déclenchée par l’énergie solaire. Elles libèrent donc aussi de l’oxygène pur dans l’atmosphère.