Publié le 31 mai 2024 par Claire Garcés
L'Océan, un puits de carbone

Face à l’urgence climatique, il est nécessaire de réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre (GES) afin de limiter le réchauffement climatique et de préserver notre planète. Pour cela, des scientifiques aux quatre coins du globe imaginent des solutions qui permettent d’atteindre cette mission. Les derniers rapports du GIEC évoquent des solutions telles que renforcer les puits de carbone (comme l’océan) de façon naturelle. Une entreprise française, Carbon Time, propose alors une solution innovante. Décryptage avec Parlons Planète. 🔍

L’océan, une solution pour éliminer encore plus de CO2 ?

Selon les dernières données sur le climat publiées par le gouvernement, en 2021 les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) s’élevaient à 52,6 Gt CO2eq. Face à l’urgence du changement climatique, et afin de réduire le plus rapidement possible nos émissions de GES, les scientifiques développent des solutions innovantes pour accélérer le changement. Selon les derniers rapports du GIEC, l’océan peut être une solution pour atténuer le changement climatique. 

L’océan est un puits de carbone naturel. Mais, qu’en serait-il s’il pouvait absorber encore plus de dioxyde de carbone (CO2) ? Le dioxyde de carbone est le premier GES que nous ajoutons dans l’atmosphère. Pour l’éliminer encore plus rapidement et atténuer notre impact sur la planète, des solutions permettraient de renforcer le puits de carbone constitué naturellement par l’océan.

Parmi ces solutions, on retrouve l’amélioration de l’alcalinité de l’océan, ce qui a pour effet de le désacidifier. Cette solution est regroupée sous le terme de “Carbon Dioxide Removal” (CDR) et permettrait de diminuer le CO2 dans l’atmosphère sur le long terme. Parmi les scientifiques qui se sont penchés sur le sujet, une équipe française a mis au point une innovation naturelle : c’est le travail de Carbon Time.

Carbon Time : une solution naturelle et permanente basée sur l’océan

Carbon Time est une startup qui a vu le jour grâce au mouvement Team for the planet, un incubateur d’innovations pour réduire les GES. L’entreprise Carbon Time propose une solution de captage et de stockage du carbone, grâce à un procédé naturel basé sur l’océan.

Sur Terre, plusieurs minéraux volcaniques absorbent naturellement le CO2 présent dans l’atmosphère, et ce depuis déjà des milliards d’années. Parmi ces minéraux, on retrouve l’olivine, une pierre faisant partie des silicates. Les scientifiques de Carbon Time ont alors imaginé cette solution : broyer des pierres d’olivine pour la transformer en sable, et disperser ce sable dans l’océan le long des côtes. Pourquoi ? Car les propriétés de l’olivine permettent d’accélérer le processus naturel d’absorption du CO2, en réduisant l’acidification des océans (un problème écologique actuel).

Cette solution est 100% naturelle et permanente, et son utilisation à grande échelle permettrait, selon les chercheurs, une captation massive du CO2 de l’atmosphère. Cependant, malgré son potentiel, cette innovation se confronte à quelques limites.

 


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Les limites à cette solution de décarbonation basée sur l’océan

L’équipe de Carbon Time analyse et étudie, en partenariat avec des scientifiques de l’Université d’Anvers, les potentiels risques environnementaux liés à cette innovation. En effet, introduire des substances alcalines à l’eau de mer pourrait par exemple altérer la qualité de l’eau. Bien sûr, si un risque s’avérait, la viabilité du projet serait remise en cause. Par ailleurs, l’intervention humaine dans un procédé naturel présente des dilemmes éthiques, c’est pourquoi Carbon Time promeut des “prises de décisions basées sur l’éco-responsabilité et la justice sociale”.

Selon The Ocean Foundation, il faut également relever que cette solution dépend de la disponibilité et la distribution des minéraux, et penser à l’impact que représente le transport des minéraux vers les régions côtières.

Si cette découverte est un pas en avant pour la diminution des émissions de CO2 dans l’atmosphère, il ne faut pas perdre de vue l’urgence de réduire nos émissions au quotidien et dans tous les secteurs d’activités. 🌎