Bonne nouvelle pour les propriétaires de logements chauffés à l’électricité : dès le 1er janvier 2026, le calcul du diagnostic de performance énergétique (DPE) va évoluer. Et ce petit changement pourrait avoir de gros effets sur la note de votre logement. On vous explique 👇
Un calcul du DPE qui pénalise les logements chauffés à l’électricité
Actuellement, le calcul du DPE applique un coefficient de conversion de 2,3 à l’électricité, contre seulement 1 pour le gaz ou le fioul. Ce mode de calcul, hérité d’anciennes directives européennes, pénalise fortement les logements chauffés à l’électrique. Résultat : de nombreux biens, y compris bien isolés et équipés de chauffage électrique moderne ou de pompe à chaleur, se retrouvent classés F ou G.
Le premier ministre François Bayrou a annoncé que ce coefficient énergie primaire passera à 1,9 au 1er janvier. Cette évolution du calcul permettra de mieux refléter la consommation réelle et de corriger un traitement pénalisant pour les logements principalement chauffés à l’électricité.
Une mesure qui change le statut énergétique de milliers de logements
Selon les services du Premier ministre, cette réforme du DPE permettra à environ 850 000 logements, principalement chauffés à l’électricité, de sortir du statut de passoire énergétique. Les données montrent que certains logements classés F pourraient gagner une classe et passer en E, ce qui repousserait l’interdiction de location à 2034 au lieu de 2028.
Cette mesure concerne aussi des biens chauffés au gaz ou au fioul mais équipés d’un ballon d’eau chaude électrique, ainsi que des petites surfaces ou résidences principales dotées d’un chauffage mixte.
Pourquoi cette réforme maintenant ?
La réforme du DPE est la conséquence directe d’une révision européenne de la directive sur l’efficacité énergétique. Tous les États membres doivent appliquer un coefficient d’énergie primaire à l’électricité fixé à 1,9, pour tenir compte des évolutions du mix énergétique.
En France, où la production est largement décarbonée grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables, cette réforme permettra de mieux refléter la réalité et de soutenir l’électrification des usages. Elle s’inscrit aussi dans un contexte tendu : selon la FNAIM, jusqu’à 1,3 million de logements classés F ou G pourraient être interdits à la location d’ici 2028 sans travaux de rénovation énergétique.
Toutes les passoires ne seront pas sauvées
Si la réforme avantage les logements chauffés à l’électricité, elle reste loin de tout régler. Plus de la moitié des DPE (55 %) resteront inchangés. Et parmi ceux qui évolueront, aucun ne gagnera plus d’une classe. Les passoires les plus énergivores – en particulier celles au fioul ou très mal isolées – devront toujours passer par des travaux de rénovation pour pouvoir être louées ou vendues.
Ce qui va se passer d’ici janvier 2026
Le gouvernement a annoncé qu’un arrêté sera publié en septembre 2025 après consultation publique. Le logiciel de calcul du DPE sera mis à jour pour appliquer la nouvelle méthode de calcul.
Cette entrée en vigueur en janvier 2026 envoie un signal fort en faveur de l’électricité et du mix énergétique français. Mais elle ne remplacera pas les audits énergétiques ni les efforts de rénovation énergétique nécessaires pour sortir durablement les logements de la catégorie des passoires énergétiques.
💡Bon à savoir : le DPE reste un outil central pour vendre ou louer un logement. À partir de 2028, la location des passoires thermiques classées F sera interdite, et en 2034 pour les E. Mieux vaut anticiper dès maintenant, refaire un diagnostic si nécessaire, et planifier des travaux de rénovation pour gagner en performance énergétique.