Elles se dressent fièrement au large, parfois invisibles depuis nos côtes, mais produisent chaque jour l’électricité de demain. Les éoliennes en mer sont devenues incontournables dans le mix énergétique. Comment fonctionnent-elles ? Comment les installe-t-on au beau milieu de l’océan ? Et combien coûte leur installation ? On vous explique tout dans cet article signé Parlons Planète.👇
L’éolienne offshore : comment ça marche ?
Une éolienne offshore, ou éolienne en mer, capte l’énergie du vent pour la transformer en électricité. Elle fonctionne sur le même principe qu’une éolienne terrestre : le vent fait tourner les pales, qui entraînent un générateur situé dans la nacelle. Ce générateur transforme l’énergie mécanique en énergie électrique.
Mais contrairement à leurs cousines installées sur terre, les éoliennes offshore sont implantées au large des côtes, parfois jusqu’à 60 km au large, en pleine mer. Cela permet de capter des vents plus forts et plus réguliers, avec un meilleur facteur de charge, ce qui se traduit par une production d’électricité plus élevée. On parle ici d’un rendement qui peut atteindre près de 50 %, contre 25 à 30 % pour l’éolien terrestre.
Fixées au fond marin… ou flottantes
Il existe deux grandes familles d’éoliennes en mer : celles fixées au fond marin et les éoliennes flottantes.
- Les éoliennes fixées sont ancrées sur des fondations posées directement sur les fonds marins, généralement dans des zones peu profondes (jusqu’à 50 mètres).
- Les éoliennes flottantes, quant à elles, reposent sur des structures ancrées par des câbles. Elles peuvent être installées dans des zones marines bien plus profondes, permettant ainsi de tirer parti d’un potentiel de développement plus vaste, notamment pour la France, dont les côtes plongent rapidement dans les profondeurs.
Une installation en plusieurs étapes
Installer un parc éolien offshore est un projet de grande envergure qui peut s’étaler sur plusieurs années. Il nécessite de nombreuses études préalables, afin d’identifier les zones favorables : profondeur, qualité du vent, compatibilité avec la navigation maritime, respect de l’environnement et des contraintes légales.
Les grandes étapes de l’installation d’une éolienne offshore :
- Études techniques et environnementales (impact sur le milieu marin, la faune, la pêche…).
- Appel d’offres et sélection des offres retenues.
- Mise en œuvre des travaux : installation des fondations, des éoliennes, et des câbles sous-marins qui relient le système électrique offshore au réseau électrique en mer et ensuite au réseau terrestre.
- Mise en service du parc éolien.
Les éoliennes flottantes réduisent les contraintes de profondeur, et avec elles, les coûts de fondation. Elles sont aussi plus faciles à assembler à terre avant d’être remorquées sur site.
Un coût élevé, mais un rendement qui suit
L’installation d’un parc éolien offshore représente un investissement conséquent. Le coût de production reste plus élevé que celui des énergies renouvelables terrestres, mais il diminue rapidement grâce à l’innovation et aux économies d’échelle.
En moyenne, une éolienne offshore coûte entre 2 et 4 millions d’euros par MW installé, selon la technologie utilisée (fixée ou flottante), la profondeur d’installation et la distance km au large. À titre d’exemple, un parc de 500 MW peut coûter jusqu’à 2 milliards d’euros.
Cependant, la forte puissance installée, la régularité du vent marin, et la densité énergétique (jusqu’à 15 à 20 MW par km²) permettent de rentabiliser plus rapidement ces projets éoliens.
La France et l’éolien en mer
La France a pris du retard par rapport à ses voisins européens comme le Royaume-Uni ou les Pays-Bas. Mais elle accélère ! Le premier parc éolien offshore français, au large de Saint-Nazaire, a été mis en service en 2022. Depuis, deux autres ont suivi, à Fécamp et Saint-Brieuc, avec une puissance totale de 1,4 GW.
L’objectif est ambitieux : atteindre 18 GW d’ici 2035 et 45 GW à l’horizon 2050, dans le cadre des objectifs de la transition énergétique.
Avec ses 11 millions de km² d’espace maritime, la France a un potentiel énorme. Elle est bien placée pour devenir un leader de l’éolien flottant, grâce à ses zones de profondeur élevée à quelques kilomètres seulement de ses côtes.
Les avantages de l’éolien offshore
Pourquoi se tourner vers l’éolien en mer ?
- ✅Le vent est plus fort, plus stable.
- ✅Les parcs éoliens sont loin des côtes, donc peu visibles.
- ✅Le partage de l’espace maritime est plus simple au large.
- ✅Moins de nuisances sonores et visuelles qu’à terre.
- ✅Très bon rendement de production d’électricité.
Cela en fait une solution de choix pour diversifier notre mix énergétique et réduire notre dépendance aux énergies fossiles.
Les défis à relever
Malgré ses avantages, l’éolien offshore n’est pas sans contraintes :
- ❌Les coûts restent élevés (même s’ils baissent).
- ❌La maintenance en mer est complexe et chère.
- ❌Le raccordement électrique nécessite des câbles sous-marins parfois très longs.
- ❌Les conditions maritimes imposent des matériaux résistants à la corrosion et aux tempêtes.
Sans oublier la concertation avec les parties prenantes : pêcheurs, collectivités, associations de protection de la nature, etc.
Une filière en pleine expansion
L’éolien offshore a clairement le vent en poupe. Avec l’objectif fixé lors de la COP28 de tripler les capacités en énergies renouvelables d’ici 2030, le secteur avance à grande vitesse. Et c’est tant mieux : les énergies marines renouvelables ont un vrai rôle à jouer dans la transition énergétique.
Selon le Global Wind Energy Council (GWEC), les nouvelles installations offshore devraient croître de 25 % par an jusqu’en 2028, puis de 15 % jusqu’au début des années 2030. En clair, on pourrait passer de 40 GW installés chaque année en 2029 à 60 GW dès 2032. Sur la période 2024-2033, plus de 410 GW d’éolien offshore pourraient être mis en service à travers le monde.
Plus de 20 pays ont d’ailleurs pris des engagements concrets, avec un objectif commun de 380 GW d’ici 2030 et 2 000 GW d’ici 2050, via l’alliance GOWA.
Pour l’industrie française, c’est une vraie opportunité : développer des savoir-faire, créer de l’emploi local, et participer à un effort mondial tout en renforçant notre souveraineté énergétique. Bref, l’éolien offshore n’est plus un pari, c’est une réalité qui prend de l’ampleur.
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